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Air France : la cession des 18 créneaux fait peur aux syndicats

Face à la crise du Covid-19, Air France va devoir céder 18 de ses créneaux à l’aéroport d’Orly. Les syndicats sont inquiets de l’arrivée massive des low-cost.

Les syndicats d’Air France saluaient mardi dans l’ensemble la montée de l’Etat français au capital mais s’inquiétaient de la cession de 18 créneaux de vols à d’autres compagnies à Orly, une contrepartie exigée par l’Union européenne. « La montée au capital c’est quelque chose d’indispensable, on ne pouvait pas continuer sur cette trajectoire », a réagi Guillaume Schmid, vice-président du SNPL, principal syndicat de pilotes de la compagnie, interrogé par l’AFP.

Bruxelles a autorisé Paris à octroyer une aide supplémentaire de 4 milliards d’euros à Air France, permettant à l’Etat français de monter à « un peu moins de 30% » du capital de la compagnie, contre 14,3% aujourd’hui, a annoncé Bruno Le Maire lundi matin sur France Inter. « La montée au capital c’est très bien », a reconnu Jérôme Beaurain du syndicat Sud Aérien, avant d’ajouter: « nous, on a toujours voulu une nationalisation d’Air France ».

Peur des low-cost

La cession de 18 créneaux de vols à la concurrence, soit 5,5% de l’ensemble des créneaux détenus par Air France à Orly, inquiète en revanche Jérôme Beaurain. « En donnant ces créneaux, on ne sauve pas des emplois et on laisse des compagnies qui font du dumping s’installer », s’est-il inquiété.

Bruno Le Maire a cependant assuré avoir obtenu de Bruxelles que les compagnies qui font du « dumping » social et fiscal ne puissent pas récupérer ces créneaux. Une annonce qui « sur le principe », satisfait le SNPL. « Ca va dans le sens de ce qu’on demandait », a assuré Guillaume Schmid.

Pour la CGT, le coup de pouce supplémentaire annoncé ne peut être qualifié de véritable aide. « Ce n’est pas de l’argent injecté, ce sont des prêts », a précisé Vincent Salles, co-secrétaire général de la CGT chez Air France. La recapitalisation d’Air France prévoit en effet « la conversion d’un prêt d’État de 3 milliards d’euros déjà accordé par la France en un instrument de capital hybride », a indiqué la Commission européenne.

Quid des salariés d’Orly ?

« Le scandale, c’est d’avoir cédé face à la Commission », a dénoncé Vincent Salles. « Céder des créneaux, c’est mettre en difficulté l’entreprise. Même si c’est moins que les 24 créneaux prévus initialement, l’aéroport d’Orly est un petit aéroport, ce n’est pas Munich ou Francfort », a-t-il insisté, en référence aux deux aéroports où la Lufthansa a elle aussi dû céder des créneaux en échange d’une aide de l’Etat allemand.

« Qu’est-ce qu’on va faire des salariés qui travaillaient sur l’activité qu’on va céder ? », a interrogé Vincent Salles. Un plan de départs volontaires, prévoyant la suppression de 7 580 postes et une restructuration en profondeur de la compagnie, a déjà été lancé l’été dernier.

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