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« 8 Français sur 10 envisagent malgré tout de partir cet été » selon Nathalie Delattre

L’été est loin d’être gagné pour les professionnels du tourisme. Mais les vacances restent « un besoin essentiel » des Français, « priorisé dans les dépenses », explique à L’Echo touristique la ministre déléguée chargée du Tourisme Nathalie Delattre.

Quelle est la dynamique actuelle sur la saison estivale, dans ce contexte géopolitique et économique tendus ?

Nathalie Delattre : Pour cet été, on anticipe des arrivées aériennes internationales en hausse de 4,7% sur la période allant de juin à août. Cette dynamique est sans nul doute le fruit d’une année 2024 exceptionnelle et record grâce à l’organisation des JOP bien sûr, mais aussi la réouverture de Notre-Dame et la commémoration du débarquement.

Au-delà de ces grands évènements structurants, la France a énormément à offrir aux touristes étrangers. (…) Il reste que le tourisme est un secteur très sensible au contexte géopolitique. Sur ce plan, le début de l’année aura plutôt et paradoxalement été porteur. On l’a constaté, des flux de touristes se sont détournés des Etats-Unis et ont fait le choix par exemple de la France, avec par exemple +10% d’arrivées de canadiens en France cet été par rapport à 2024. Au demeurant, la dégradation rapide du contexte international ces derniers jours est un sujet de préoccupation majeur pour tous. Il l’est aussi pour le tourisme.

La campagne et les séjours urbains gagnent des parts de marché par rapport à 2024.

En termes de prévision de fréquentation sur l’été, quelles sont les régions en croissance et celles en recul ?

Nathalie Delattre : Les régions du sud de la France sont très recherchées. Un trio se détache avec environ 15% des intentions de séjours pour chaque région : Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Nouvelle-Aquitaine, cette attractivité étant même accentuée chez les Français ayant déjà réservé leur séjour.

Le littoral demeure le premier univers de vacances plébiscité, par 44% des vacanciers. Mais la campagne et les séjours urbains gagnent des parts de marché par rapport à 2024 avec respectivement 28% -soit une croissance de 8 points- et 24% -en hausse de trois points. La montagne se situe quant à elle à 16% et les outre-mer à 5%*.

Quelles sont les tendances sur le littoral ?

Nathalie Delattre : Parmi les Français désireux de partir à la mer, la Méditerranée et la façade atlantique sont au coude à coude, avec respectivement 44% et 43% de parts de marché, devant la Manche/Mer du Nord à 22%. Toutefois, la Méditerranée est en avance chez ceux qui ont déjà effectué leur réservation début juin -48% versus 39%-. Le potentiel est en revanche supérieur pour les destinations de l’océan Atlantique chez les « intentionnistes » : 50% versus 39%.

Selon les chiffres du ministère et d’Atout France, les carnets de réservation de location progressent de 16% de juin à août. Dans l’hôtellerie de plein air, les perspectives pour juillet-août sont également positives (+1,7% des nuitées vs 2024). Quelle est la tendance dans l’hôtellerie ?

Nathalie Delattre : Nous n’avons pas les datas.

Près des deux tiers des Français envisagent de consacrer moins de 1000 euros par personne et près d’un tiers moins de 500 euros. En France ?

Nathalie Delattre : Ce sont les dépenses en France et à l’étranger.

18% des Français déclarent réduire les dépenses de restauration.

Toujours d’après vos chiffres, 50% des personnes interrogées entendent faire des économies sur leur budget vacances. Sur quels postes de dépenses en particulier ? 

Nathalie Delattre : 18% déclarent réduire les dépenses de restauration, 17% celles de shopping. 12% cherchent à réduire les dépenses d’hébergement, 9% les coûts de transport. Enfin, 11% diminuent les activités.

Ce n’est pas une surprise : dans un contexte économique assez anxiogène et des incertitudes budgétaires, les Français épargnent, surveillent de près leurs dépenses, et cela vaut aussi pour les vacances. Selon les dernières enquêtes, le prix est devenu le premier critère de choix de destination (39%).

Mais ce qui est rassurant pour le secteur, c’est que 8 Français sur 10 envisagent malgré tout de partir cet été**. Cela montre que, même dans un contexte contraint, les vacances restent un besoin essentiel, priorisé dans les dépenses. (…) J’y vois un indicateur positif pour le moral et la santé mentale de nos concitoyens.

Sur les quatre premiers mois à fin avril, « les clientèles les plus contributrices sur la période sont les Allemands (+25%), les Néerlandais (+24%) et les Espagnols (+15%). À noter toutefois une baisse de 18% des recettes provenant du Royaume-Uni sur les quatre premiers mois de l’année. » Comment expliquer ce recul du Royaume-Uni ? En outre, comment évolue la clientèle américaine et pourquoi cette tendance ?

Nathalie Delattre : Nous ne pouvons faire que des hypothèses. Mais il est possible que la baisse des recettes provenant du Royaume-Uni s’explique par le ralentissement de l’économie britannique. En revanche, la clientèle américaine affiche une dynamique positive. Entre janvier et avril, les recettes issues du tourisme international en provenance des États-Unis ont progressé de +7%, avec une accélération notable en avril à +10%.

Cette bonne performance s’inscrit dans un contexte post-Covid de normalisation : après une période de rattrapage liée à la reprise des voyages, les conditions monétaires aux États-Unis se durcissent, mais l’attrait pour la destination France reste fort. La France continue de bénéficier d’une image très positive auprès des Américains, notamment grâce aux JOP, conjuguée à une offre culturelle, gastronomique et patrimoniale particulièrement attractive.

La France a accueilli 100 millions de touristes internationaux en 2024. Quelle est la prévision 2025 ?

Nathalie Delattre : Je la souhaite encore meilleure. Mais il est encore un peu tôt pour le dire avec certitude. Ce que l’on peut d’ores et déjà affirmer, c’est que les signaux sont très encourageants. Depuis le début de l’année 2025, les touristes étrangers ont dépensé 21,4 milliards d’euros, soit une hausse de 8% par rapport à la même période en 2024. Le solde des dépenses du tourisme international progresse également très fortement (+25,4%), ce qui confirme la solidité de notre modèle touristique.

*La montagne à 16% est stable, les Outre-mer à 5% aussi, nous indique Atout France.

**contre 74% de Français qui comptaient partir (en vacances ou en week-end) pour l’été 2024, selon un sondage Atout France/OpinionWay

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