Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

France-Italie : les acteurs du transport réclament une meilleure mobilité

Les acteurs du transport et du tourisme français et italiens étaient réunis ce lundi au Sénat. Ils y ont dressé le bilan des échanges touristiques transfrontaliers, et énoncé leurs doléances et recommandations.

Ce lundi 16 juin, différents acteurs des transports et du tourisme français et italien sont réunis dans la salle Clemenceau du Sénat. Ordre du jour : se pencher sur la question des transports transfrontaliers, de leur développement et de leur rôle pour le tourisme des deux pays. Une région au coeur de l’actualité, avec la reprise récente du trafic ferroviaire entre Paris et Milan – pour la SNCF comme pour Trenitalia, après après de 18 mois d’interruption.

Signe de la concurrence accrue dans le train, Marco Caposciutti, président de Trenitalia France, et Caroline Chabrol, directrice générale et administratrice déléguée pour SNCF Voyages Italia, étaient présents à l’événement. Caroline Chabrol en a profité pour annoncer que la SNCF opèrera son tronçon Paris-Milan en TGV M, quand ce train nouvelle génération sera déployé sur les lignes à grande vitesse françaises. « Et ça, ça veut dire d’autant plus d’offres à destination et au départ de la France pour relier Rome, Turin et Venise », a-t-elle souligné.

« Faire sauter le verrou » de Vintimille

La part modale du train entre la France et l’Italie s’élève aujourd’hui à 10%, d’après Caroline Chabrol. « Il y a possibilité de faire voyager encore plus de gens en train – ceux qui voyagent sur d’autres modes de transport, mais aussi ceux qui ne voyagent pas », insiste-t-elle. Pour elle, certains obstacles structurels doivent toutefois être levés pour fluidifier l’expérience voyageur, et renforcer l’attractivité du train.

Les acteurs fustigent particulièrement le changement à Vintimille, où les trains régionaux s’arrêtent et obligent les voyageurs voulant traverser la frontière à effectuer une correspondance – notamment en direction de Gênes et de Milan. Une « aberration totale, au moment où on nous parle toute la journée de décarbonation, au moment où on nous dit qu’il faut arrêter de prendre l’avion », insiste Alexandra Masson. « Il est absolument indispensable de faire sauter ce verrou de Vintimille », ajoute à son tour Franck Goldnadel, président de l’Aéroport Nice Côte d’Azur.

Le dirigeant met par ailleurs en avant la future gare « Nice-Aéroport », dont la mise en route est prévue fin 2028, et insiste sur la nécessité de l’intermodalité. « La nouvelle gare Nice-Aéroport permettra d’amener une partie de la clientèle de l’ouest du département, de l’Italie (…). Elle répondra aux besoins du territoire, aux besoins de nos clients, qui sont majoritairement des locaux. »

Intermodalité

L’aéroport de Nice est en effet un hub fondamental pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Et selon M. Goldnadel, un territoire n’existe économiquement que s’il est bien connecté. Mais « que ce soit du côté italien, français ou monégasque, nous avons la même difficulté », concède le dirigeant. « La Côte d’Azur est loin de tout – en partir ou y arriver, c’est encore très difficile. » Ainsi, il en appelle aux territoires un développement multimodal fluide, qui permettra de desservir l’entièreté du territoire, et de le relier à ses pays voisins et au reste de la France.

Un développement pourtant aujourd’hui freiné par la pression fiscale, selon Reginald Otten, directeur adjoint France pour la compagnie EasyJet, qui en profite de pour fustiger l’augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA). « Nous faisons face à un danger », lâche le dirigeant. Selon lui, la hausse de la taxe pourrait détourner les touristes vers d’autres pays européens moins fiscalisés. « La connectivité italienne et française est à risque, parce que les billets d’avion triplent du jour au lendemain », déplore le directeur.

Aujourd’hui, Reginald Otten revendique la « position de leader » d’EasyJet sur les liaisons franco-italiennes. La compagnie aérienne transporte plus de 5 millions de passagers par an entre les deux pays, avec 46 lignes, dont 7 depuis Nice. « Il faut que l’Etat nous incite à faire des investissements », ajoute-t-il.

A lire aussi :

Laisser votre commentaire (qui sera publié après modération)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique