Oenotourisme : les propositions d’Hervé Novelli pour la France
L’ancien secrétaire d’Etat au Tourisme Hervé Novelli qui préside aujourd’hui le Conseil supérieur de l’oenotourisme (CSO) a remis à la ministre déléguée au Tourisme, Nathalie Delattre, une feuille de route visant à faire de la France la première destination européenne en matière d’œnotourisme à l’horizon 2030.
L’œnotourisme français s’appuie sur un socle solide. Selon les données d’Atout France, 33,6 millions de visites dans des lieux dédiés au vin ont été recensées en 2024. Cela représente 12 millions d’œnotouristes, en hausse de 20% depuis 2016. Le label Vignobles & Découvertes, créé en 2009, réunit 75 destinations sur tout le territoire et près de 8 800 acteurs, dont 2 900 caves ouvertes au public.
Assouplir les contraintes juridiques et administratives
Pour développer la filière, la feuille de route portée par Hervé Novelli propose d’assouplir certaines contraintes juridiques et administratives. Il s’agit par exemple de faciliter l’ouverture des caveaux le dimanche, d’alléger les obligations relatives aux licences pour la petite restauration dans les domaines, ou encore de simplifier les démarches d’urbanisme liées à la transformation de bâtiments agricoles à des fins touristiques. Un travail est aussi engagé pour clarifier le cadre juridique de l’œnotourisme, en y intégrant une définition dans le Code rural et le Code du tourisme.
Accessibilité : mise aux normes de certains sites
L’accessibilité constitue un autre axe clé. Le rapport encourage la mise aux normes des sites pour accueillir les personnes en situation de handicap, en adaptant si nécessaire les règles aux spécificités architecturales des caves historiques. Des formations gratuites, en ligne, seront d’ailleurs proposées aux professionnels labellisés, en partenariat avec l’association Tourisme et Handicap.
Le renforcement des compétences dans la filière est également jugé essentiel. La feuille de route préconise la création d’un socle commun de formation en œnotourisme, de la formation initiale à la formation continue, intégrant des thématiques variées allant de l’accueil à la culture du vin. La Chaire Unesco Cultures et Traditions Vitivinicoles de l’université de Bourgogne est appelée à jouer un rôle central dans la diffusion des savoirs.
Modules de formation et mise en place d’un observatoire
L’innovation occupe également une place centrale dans cette stratégie. Il est envisagé de créer un baromètre national pour suivre les tendances de fréquentation. Mais aussi de renforcer le soutien aux initiatives durables et innovantes via des appels à projets pilotés par Atout France. L’ensemble de l’offre œnotouristique labellisée pourrait être référencée dans une application ou un site web public, visant à faciliter l’accès à l’information pour les visiteurs.
L’objectif est aussi de mieux célébrer la culture du vin et de fédérer les acteurs. Une Journée nationale de l’œnotourisme, assortie de l’événement « Vignobles en Scène », permettrait de donner une visibilité accrue à la filière.
Guichets à Bpifrance et fonds d’investissement
Pour accompagner les investissements, la création de guichets spécialisés au sein de Bpifrance et de la Banque des Territoires est aussi envisagée, tout comme l’intégration de l’œnotourisme dans les outils de la politique agricole commune. Un fonds d’investissement sectoriel pourrait également voir le jour afin de soutenir les porteurs de projets.
Enfin, la feuille de route veut favoriser les synergies avec le tourisme brassicole et le spiritourisme.
Les initiatives préconisées par Hervé Novelli visent ainsi à structurer et renforcer l’œnotourisme, afin de renforcer l’attractivité touristique de la destination.