France : en 2024, la fréquentation des trains a augmenté de 6%

C’est une fréquentation de nouveau « record » pour le ferroviaire français : l’Autorité de régulation des transports (ART) a publié ce jeudi son bilan du marché du transport ferroviaire. Et les chiffres sont sans équivoque : l’offre et la fréquentation du train ont de nouveau progressé en 2024, battant pour la troisième année consécutive celles de l’année précédente.

Une fréquentation en progression de 4%

L’offre ferroviaire effective a ainsi augmenté de 6% en 2024 – à la fois sur les services conventionnés (TER, Intercités et Transilien-RER) que sur ceux librement organisés (trains à grande vitesse domestique et internationaux). La hausse atteint 4% sur les seuls TGV, et 11% sur TER et Intercités. L’ART note néanmoins que la hausse de l’offre internationale est demeurée pénalisée par la fermeture effective, jusqu’en avril 2025, de la liaison directe entre la France et l’Italie, due à l’éboulement qui avait bloqué le tunnel de la Maurienne, en Savoie.

La fréquentation des services librement conventionnés observe malgré cela une croissance annuelle de 4%, et atteint 110% de son niveau d’avant crise. « Hors liaisons France-Italie, il est à noter que la fréquentation des services internationaux progresse dans une proportion semblable à celle des services domestiques librement organisés », souligne par ailleurs l’ART.

Effet Pass Rail modéré, mais notable

L’offre conventionnée a quant à elle observé une hausse notable de son trafic (+11%), notamment à l’été 2024. Les services franciliens la doivent à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, tandis que les lignes conventionnées interurbaines (TER et Intercités) ont pu bénéficier de la mise en place du Pass Rail, lancé tardivement. Si « seulement » 230 000 jeunes ont profité de l’offre, contre les 800 000 escomptés, près de 2,4 millions de voyages ont été effectués grâce à elle.

Un autre facteur explique la bonne fréquentation des trains français en 2024 : un taux historiquement faible d’annulations de trains, du fait de l’absence de mouvements sociaux d’ampleur. Inédit pour le réseau ferroviaire : 2024 a été la première année exemptée depuis sept ans.

Dynamique de hausse européenne

La France n’est toutefois pas le seul pays à observer une bonne dynamique. La fréquentation ferroviaire a augmenté de 7% en Europe en 2024, et dépassé de 9% son niveau d’avant-crise, note l’ART. C’est l’Espagne qui observe la dynamique la plus forte, comme en 2023, du fait du développement marqué de la concurrence. Le pays observe ainsi une hausse de la fréquentation de 14% depuis 2023, et dépasse de près d’un tiers son niveau de 2019.

Le Royaume-Uni, dont le service ferroviaire avait pâti de la dénationalisation et de l’ouverture à la concurrence, fait toujours partie des pays où la fréquentation des trains n’a pas rattrapé son niveau pré-pandémique (-8% par rapport à 2019).

France : la SNCF garde 84% du gâteau TGV

En France, l’ouverture des trains à la concurrence a permis une baisse des prix, notamment sur la liaison Paris-Lyon (diminution de plus de 10%).

Les lignes opérées par la concurrence ont par ailleurs toutes connues une hausse de leur fréquentation depuis 2019 : +30% sur les liaisons France-Espagne, plus de +20% sur le Paris-Lyon (opéré simultanément par InOui, Ouigo et Trenitalia).

La SNCF reste néanmoins ultra-majoritaire sur les liaisons ferroviaires librement organisées. Les TGV InOui représentent 64% de l’offre, et les Ouigo 20%. Suivent les trains Eurostar (7%) et Lyria (4%). La Renfe et Trenitalia ne cumulent pas, à elles deux, plus de 2% de l’offre (-1% chacune).

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