La SNCF reprend la ligne Paris-Milan, axe majeur de ses ambitions européennes
Après 17 mois d’interruption, la SNCF relance l’exploitation de sa liaison à grande vitesse entre Paris et Milan, un jour avant sa concurrente Trenitalia.
Cette semaine, la bataille du rail se concentre sur l’axe Paris-Milan. Lundi 31 mars, la SNCF a repris la liaison, au rythme de trois allers-retours par jour, soit 2 000 sièges. Demain, la compagnie italienne Trenitalia redémarrera la sienne, à raison de deux allers-retours quotidiens. Au total, les voyageurs français et italiens auront ainsi accès à cinq horaires différents. Philippe Tabarot, ministre chargé des Transports, a vanté ce matin la « saine émulation » entre les deux opérateurs concurrents.

« Il y a un véritable appétit pour cette liaison », a insisté Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, lors d’un point presse. La ligne entre Paris, les Alpes, Turin et Milan enregistre « plus de 110 000 réservations jusqu’au mois d’août, soit 8% de croissance versus 2023 », a-t-il ajouté. Le taux d’occupation prévisionnel s’élève à 70%.
Les ventes sont ouvertes jusqu’au 13 décembre 2025, avec des prix à partir de 29 euros.
La liaison existe depuis 13 ans, et 7 millions de voyageurs l’ont déjà empruntée. Un éboulement en vallée de la Maurienne dans les Alpes, le 27 août 2023, avait endommagé une importante section ferroviaire.
Des ambitions européennes
Depuis Paris, le trajet jusqu’à Milan dure sept heures, ce qui est nettement plus long qu’en avion. Mais pour Christophe Fanichet, la barrière du temps « s’est effacée », notamment au regard des préoccupations écologiques.
Les voyageurs, dans le loisir, acceptent sept heures de transport, contre 3 à 4 heures par le passé, complète le patron de SNCF Voyageurs. C’est la raison pour laquelle les trains Paris-Barcelone, Paris-Vienne et Paris-Berlin rencontrent leurs publics. « Nous observons un engouement européen pour le train. »
« Nous célébrons aujourd’hui une nouvelle étape de notre ambition européenne pour SNCF Voyageurs, a-t-il souligné. Aujourd’hui, le trafic européen représente 22% de notre trafic de grande vitesse. Nous souhaitons atteindre 30% en 2030. » En Europe, SNCF Voyageurs représenterait 40% des voyages ferroviaires à grande vitesse.
Grâce à son projet d’expansion avec 15 TGV commandés, SNCF Voyages Italia compte devenir le troisième opérateur sur le marché italien de la grande vitesse.
Une bonne nouvelle, aussi, pour les Alpes
La liaison entre Paris et Milan en TGV Inoui fait également escale à Mâcon, Chambéry, Saint-Jean-de-Maurienne, Modane, Oulx et Turin.
Son arrêt il y a 17 mois avait été un véritable « coup dur pour les Alpes », a rappelé Christophe Fanichet.
SNCF Voyages Italia avait toutefois maintenu une ligne de substitution, en car, pour desservir Saint-Jean-de-Maurienne et Modane. 208 000 voyageurs ont ainsi été transportés de janvier 2024 à mars 2025.
Au total, la compagnie ferroviaire a néanmoins perdu l’équivalent de 750 000 passagers liés à l’interruption de la liaison Paris-Milan.