South Western Railway : pourquoi la compagnie anglaise vient-elle d’être renationalisée ?
La compagnie anglaise South Western Railway est redevenue publique ce dimanche 25 mai, signant la première étape d’une renationalisation du rail britannique, et la fin de presque trente ans de gestion privée.
Cela faisait près de trente ans depuis la politique massive de privatisation du rail britannique, menée par John Major en 1996. Et voilà que les lignes ferroviaires retournent, une à une, dans le giron de l’Etat. A commencer par South Western Railway, qui opère, comme son nom l’indique, près de 1600 trains dans le sud-ouest de l’Angleterre.
Ce dimanche 25 mai, la compagnie a rendu les armes et s’est rangée sous l’égide de la nouvelle « Great British Railways », entreprise publique qui intègrera petit à petit les quelque 28 compagnies ferroviaires de la Grande-Bretagne. Pour cause : une loi votée fin 2024 par le gouvernement travailliste de Keir Starmer, qui considère désormais qu’il faut tourner la page des privatisations, et revenir à un service ferroviaire public et intégré. Ainsi, à la fin de leurs contrats, les compagnies repasseront une à une dans le public. A commencer par South Western Railway, donc. C2C, située dans l’Essex, et Greater Railway, dans l’est du pays, suivront durant l’année 2025.
Réputation désastreuse
Il faut dire que, depuis quelques années, le rail britannique patine : selon The Office of Rails and Roads, l’agence gouvernementale en charge des secteurs ferroviaire et autoroutier, seuls 67,6% des trains sont arrivés à l’heure sur l’exercice 2023-2024. Et 3,8% d’entre eux ont été annulés… Alors que les prix des billets ont grimpé de 115% sur les vingt dernières années.
C’est le Covid-19 qui a fait tomber le masque d’un système ferroviaire déjà en profonde difficulté. L’État, qui devait déjà subventionner les opérateurs, a vu sa part croître, passant de 6,5 milliards de livres en 2019-2020 à 12,5 milliards en 2023-2024. Certaines sociétés étaient déjà repassées sous le contrôle de la puissance publique. Résultat d’engagements non tenus en termes de qualité de service ou impasse financière – une mesure qui ne devait qu’être temporaire.
Désormais, le public reprend le contrôle. Et intègrera donc toutes ces compagnies dans l’entité « Great British Railways ». Network Rail, le gestionnaire des infrastructures, redevenu public en 2014, en fera également partie.