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Les agents Selectour bientôt privés de bons-cadeaux ?

Lors de son prochain conseil d'administration, Selectour pourrait interdire aux TO de donner des bons-cadeaux aux agents du réseau, sous peine de déréférencement. De nombreux patrons se sentent dépossédés du pilotage des ventes, en plus d'être confrontés à un problème légal.

Ils ont la côte auprès des conseillers, beaucoup moins auprès des patrons d'agences. Les incentives versés par les fournisseurs pour stimuler les ventes, sous forme de chèques-cadeaux ou via le programme de fidélité Miles Attack par exemple, ont fait l'objet d'un vif débat lors du 7ème congrès Selectour qui s'est tenu à Québec du 4 au 7 décembre.

Un futur motif de déréférencement ?

"Quand ce sont des opérations ponctuelles menées en collaboration avec les agences, pourquoi pas, mais lorsque cela devient un programme permanent du style Miles Attack, nous n'avons plus la mainmise sur le sujet, et là je suis beaucoup plus embêté. J'ai pour habitude de rémunérer moi-même mes collaborateurs, je n'aime pas qu'ils soient payés par mes fournisseurs", est intervenu en séance plénière André Lucas, directeur général de Celtea Voyages, regrettant de voir les TO empiéter sur la politique commerciale des agences.

Un point de vue partagé par de nombreux agents et par le président du réseau Laurent Abitbol, qui dit avoir reçu 91 plaintes à ce sujet en amont du congrès. "Selectour va interdire aux tour-opérateurs de donner des bons. Nous ne voulons pas que nos collaborateurs touchent de l'argent de nos fournisseurs, sous peine de déréférencement total", annonce-t-il.

La question soumise au vote

La question sera soumise au vote lors du prochain conseil d'administration, les 14 et 15 décembre à Bordeaux. "C'est illégal, sauf si c'est déclaré, mais la plupart des gens ne le font pas", renchérit Laurent Abitbol. Lui-même dit avoir reçu une amende de 15000 euros à cause de cette pratique.

Plutôt que des chèques-cadeaux, il souhaiterait que les taux de commission augmentent. Côté TO, Asia renvoie la balle, estimant par la voix de son directeur commercial et du développement d’Asia, Guillaume Linton, que c'est au réseau de montrer qu'il a la capacité de piloter les ventes. Nicolas Delord,  PDG de Thomas Cook France, qui ne fait pas partie du programme Miles Attack, promet que toutes les opérations sont faites en accord avec les têtes de réseau.

Reste que les bons et les programmes de fidélité sont très populaires. Dans la salle, une chef d'agence s'interroge d'ailleurs : "Y a-t-il beaucoup de patrons qui sont embêtés par le fait que leurs salariés soient ainsi récompensés ?". A ce jour, Miles Attack compte  22 fournisseurs, dont le géant TUI depuis novembre, et 14 300 membres.

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