Cuba : tous les Américains ne sont pas, encore, des touristes
Les Etats-Unis et Cuba ont annoncé hier un rapprochement historique, première étape vers une normalisation des relations diplomatiques et commerciales. Mais le tourisme devra attendre encore un peu.
"Todos somos Americanos", a déclaré symboliquement Barak Obama pour marquer le rétablissement des relations diplomatiques entre Washington et La Havane, rompues depuis 1961.
Des restrictions assouplies mais pas encore levées
Pour autant, tous les Américains ne sont pas, depuis hier, autorisés à faire de nouveau du tourisme à Cuba.
La levée totale des restrictions aux voyages ne pourra être décidée que par le Congrès, les voyages touristiques indépendants d'Américains à Cuba restent donc interdits et impossibles pour l'instant.
Actuellement, les Américains peuvent se rendre à Cuba uniquement via des visites organisées, en passant par des agences habilitées par le gouvernement américain.
L'administration Obama va toutefois lever dans les prochaines semaines les restrictions de voyage pour les 12 catégories de voyageurs qui sont aujourd'hui autorisées sous conditions, dont les visites familiales, les journalistes, les chercheurs, les activités d'éducation, religieuses, sportives, humanitaires, l'exportation ou l'importation de matériels d'information….
Certaines de ces catégories, comme les visites familiales, avaient déjà vu un assouplissement en 2009, mais l'annonce d’hier concerne l'ensemble de ces catégories de voyageurs.
Une montée en puissance des investissements
Sur place, les Américains bénéficieront de conditions de séjour facilitées puisqu’ils pourront désormais utiliser leurs cartes de crédit à Cuba. Ils pourront aussi rapporter 400 dollars de biens aux Etats-Unis, dont un maximum de 100 dollars de tabac, ce qui inclut les cigares cubains.
Cuba est depuis deux ans déjà en phase de décollage accéléré avec, en ligne de mire cette levée de l’embargo américain . 2 852 572 visiteurs internationaux ont découvert la grande île en 2013, soit un record de fréquentation.
De même sur le marché français, Cuba a le bon tempo. Sur les 9 premiers mois de l’année, 6% de croissance sont annoncés par rapport à la même période en 2013. En 2012, le marché français avait dépassé pour la première fois la barre des 100 000 touristes.
La décision du gouvernement cubain, en mars dernier, d’ouvrir l’accès aux touristes internationaux à des centaines de maisons d’hôtes réservées aux fonctionnaires locaux en voyage de travail ou en vacances, et le vote d’une loi pour faciliter les investissements étrangers, ont créé un nouvel attrait pour la destination. Un mouvement que le rétablissement des relations diplomatiques avec les Etats-Unis va accélérer.
"D'ici 2020, Cuba augmentera substantiellement ses capacités d'hébergement et disposera à cette date de plus de 85 000 chambres, soit une hausse de 40%", avait affirmé dès l'an dernier le ministre du tourisme Manuel Marrero, en inaugurant la Foire internationale du tourisme à Varadero.
Les autorités font aujourd'hui plus que jamais du développement et de la diversification de l'offre touristique une priorité. Le tourisme est la deuxième source de revenus de la grande île, derrière la vente de services médicaux.