Paris-Londres : la Renfe espagnole veut concurrencer Eurostar
Il fallait bien que ça arrive. Seul sur l’axe Paris-Londres depuis des années, Eurostar devrait voir arriver un concurrent. La Renfe espagnole est intéressée.
La compagnie nationale espagnole de chemins de fer Renfe souhaite lancer des trains à grande vitesse entre Paris et Londres, en utilisant les créneaux de circulation encore disponibles du Tunnel sous la Manche, a-t-on appris mardi auprès de l’entreprise. La Renfe « a engagé les contacts préliminaires pour pouvoir concurrencer » sur cette ligne la compagnie transmanche « Eurostar », filiale à 55% de la SNCF, a indiqué l’entreprise à l’AFP, confirmant une information du quotidien espagnol El Pais.
« Actuellement, il y a des créneaux disponibles et la capacité d’opérer » sur cette « ligne à grande vitesse », a ajouté la Renfe, en précisant avoir effectué une étude de marché montrant qu’il serait « rentable » pour l’entreprise de faire circuler de tels trains.
La ligne à grande vitesse entre Paris et Londres, opérée par Eurostar, permet de relier les deux capitales en 02h15 via le Tunnel sous la Manche, inauguré en 1994. Elle était utilisée avant la pandémie, chaque année, par neuf millions de voyageurs. Le trafic des trains Eurostar a fortement baissé depuis 2020 en raison de la crise sanitaire. Mais il « était en croissance jusqu’au Covid-19 » et devrait « retrouver cette tendance l’année prochaine », souligne la Renfe.
La Renfe va concurrencer Eurostar avec sept trains
La compagnie espagnole prévoit d’opérer sur cette ligne avec « son propre matériel », en débutant avec « un minimum de sept trains ». « Dans un second temps, le service pourrait être étendu à de nouvelles destinations françaises et internationales », indique l’entreprise. Selon la compagnie, l’accès de la Renfe au marché français serait en effet « facilité », car elle bénéficierait du soutien d’Eurotunnel, filiale du groupe Getlink qui gère le tunnel sous la Manche, actuellement « très intéressé par le développement du projet ».
La compagnie espagnole avait annoncé en juillet 2019 sa volonté de se lancer sur le marché français, désormais libéralisé, en faisant rouler des trains à grande vitesse entre Marseille et Lyon. Elle a depuis dénoncé « de nombreux obstacles » contrariant ses velléités. La décision de la Renfe intervient alors que la SNCF s’est pour sa part lancée sur le marché espagnol, en inaugurant au printemps une ligne à bas coût Ouigo entre Madrid et Barcelone. Le groupe français a investi quelque 600 millions d’euros dans son aventure espagnole.
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