Marie-Galante

Dans ses excès de vanité, Marie-Galante affirme produire le meilleur rhum au monde. Chose certaine, l’île a de la bouteille en la matière. Trois distilleries fument toujours pour la fabrication du rhum blanc agricole. Artisanale mais besogneuse, la distillerie Bielle ressemble à un vaste hangar. De ses cuves de fermentation, sortent chaque année 120 000 litres d’alcool, à 59° ! Dans un vacarme, des machines broient la canne par tonnes entières. Suit la fermentation, dans d’immenses cuves malodorantes. Après la visite, les visiteurs ne se font pas prier pour la dégustation, malgré le petit 10 h 30 ! Rhum de sept à dix ans d’âge, vieilli en fût de chêne, liqueur à la coco, au café ou aux écorces d’orange… il y en a pour tous les palais. Pas étonnant que la plupart des passagers s’assoupissent ensuite dans le minibus. La chaleur a bon dos ! La promenade dans les jardins de l’habitation Murat va réveiller les esprits. Ce fut en 1839, avec ses 207 esclaves, la plus importante plantation de cannes à sucre de l’archipel. Aujourd’hui, il s’agit d’un écomusée qui retrace une histoire locale imprégnée par l’agriculture. De retour à bord, quelques fioles de liqueur originellement destinées à des amis restés en métropole sont sacrifiées à l’heure de l’apéritif. L’après-midi, Marie-Galante nous livre l’autre partie de ses charmes : à l’ombre des palmiers, ses plages désertes sont au moins aussi belles que celles de l’île principale, le béton en moins.