Malendure

Merci Freddy pour mon baptême, je voudrais recommencer, a écrit Mathilde dans le livre d’or d’un club de plongée. Cette fillette de neuf ans a préféré l’option bouteille (à 5 mètres) au simple masque-tuba. Tous les personnages du Monde de Nemo semblaient s’être donnés rendez-vous pour l’encourager : du célèbre poisson-clown à Doris, le poisson chirurgien, en passant par Boulet le diodon. Nous sommes aux îlets Pigeon, aussi appelés Réserve Cousteau depuis le tournage de certaines scènes du film le Monde du silence. Une Mecque de la plongée, où il y a parfois plus de palmes que de poissons… 50 000 plongées sont organisées ici chaque année, raconte Dominique, fondateur du club. Détail important : l’eau ne descend jamais en dessous de 25 °C. Les cachalots, dauphins et autres tortues se sont passé le mot. Car les cétacés ne sont qu’à quelques encablures d’ici. Dominique les taquine des yeux toute l’année. Nous avons 95 % de chances d’en observer, peu importe la saison. Sitôt quittée la grande bleue, nous plongeons dans le poumon vert de la Guadeloupe, Basse-Terre. Rendez-vous est pris à la Grivelière, domaine classé monument historique. La Vallée de la Grande Rivière abrite des caféiers, cacaoyers, vanilliers en lutte permanente contre la forêt vierge qui l’enserre. Tout autour s’étagent des cathédrales de verdure ponctuées de roses porcelaine hautes de 2 mètres. Tout pousse, y compris du chiendent ! Des cases capables d’accueillir 20 personnes chacune rappellent combien l’esclavage a compté dans la tradition agricole locale. Mais il est déjà l’heure de repartir. Dommage. Pas le temps de lézarder sur la plage de sable blond de Deshaies. Ni de randonner jusqu’au sommet du volcan. Ce sera pour un prochain voyage.