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Les groupistes défendent leur image

Les défaillances de Vision du Globe et de Vertycal coûteront cher à l’APST. Elles stigmatisent aussi les groupistes. Pourtant, cette activité, si elle n’échappe pas à la crise, s’estime plutôt mieux lotie que le reste du secteur.

Vu les crises à répétition, l’inquiétude est légitime sur l’état de santé et la capacité de résistance du secteur du tourisme. De là à tirer à boulets rouges sur certaines catégories professionnelles…Les groupistes se sont sentis visés ces dernières semaines. Il faut dire que quelques faillites retentissantes, Vision du Globe, Vertycal (qui vont coûter à elles deux pas loin de 2 ME à l’APST) après celles de Production Voyages (liquidée le 5 mai) ou La centrale des comité d’entreprise de Saveurs du Monde (en février), font s’interroger. Cas particuliers ou problème de fond alors que la conjoncture n’est franchement pas favorable ?

Sylvain Lament, directeur général de Syltours et récemment élu à la présidence du Conseil exécutif des producteurs au Snav est catégorique. « Je ne peux pas me prononcer sur des dossiers que je ne connais pas. Mais à partir du moment où une entreprise est bien gérée, un groupiste n’est actuellement pas plus en péril qu’un autre TO. Au contraire, sa situation est même plus confortable. Nous avons une vision à 7-8 mois puisque les commandes se font très en amont. Nous pouvons anticiper ce qui n’est pas le cas d’un TO qui vend au jour le jour à flux tendus.

Je sais déjà aujourd’hui comment je clôturerai mon exercice 2011, à savoir sur un chiffre d’affaires de 40 ME équivalent à celui de 2010 ». «Je confirme déjà des groupes pour 2013 », renchérit Nicolas d’Hyèvres, directeur commercial de Parfums du Monde qui table, lui, sur un exercice 2011 à la hausse. « Structurellement, un groupiste ne peut pas être dans le rouge. Il encaisse l’acompte client au moment de la réservation et solde le dossier avant le départ. On ne découvre pas du jour au lendemain qu’on est en difficultés ou alors on a fait de la cavalerie ». Certes, reconnaissent certains groupistes, les décideurs des comités d’entreprise, les associations comme les individuels sont de plus en plus prudents (avec des ventes long-courriers qui se tassent) et attentistes.

Le délai de prise de commande s’est un peu raccourci mais pas de là à parler de vente de dernière minute. « C’est impossible chez un groupiste » insiste Bruno Berrebi, directeur général de Time Tours. « Pour bloquer plusieurs dizaines de places d’avion, qui plus est à bons prix, il faut s’y prendre longtemps à l’avance, en moyenne 300 jours avant le départ. Avec les acomptes récupérés à ce moment là, on peut déjà faire une projection de son activité.» Avec une règle d’or, répétée à l’envi par tous : « aucun groupe ne part sans avoir réglé » et « le règlement des fournisseurs n’intervient qu’après le règlement des clients ». La suspicion est donc de mise vis-à-vis des récentes défaillances. « Certains font trop de concessions sur leurs marges » juge un TO. Un euphémisme pour dire que, concurrence aidant, le dumping et le cassage de prix sont devenus une pratique qui fait du tort à la profession.

« Il faut faire de plus en plus d’efforts commerciaux, travailler deux fois plus pour des résultats souvent moindres » déplore Didier Rabaux, directeur général de Partir/Visiteurs qui se contentera d’une baisse de chiffre d’affaires de -10 % en 2011 mais va diviser par deux son résultat. « Rien de dramatique mais on va passer de 6 à 3 % de rentabilité ». « Un bon chef d’entreprise tient compte de ses frais fixes et sait jusqu’où il peut baisser sa marge sans se mettre en danger », remarque Bruno Berrebi. « Et il suffit de savoir lire un bilan pour voir qui sont ceux qui jouent avec le feu, les postes trésorerie banque et créances clients étant très instructifs ». Á condition que les comptes soient déposés.

C’est bien ce que de nombreux groupistes reprochent aujourd’hui à l’APST : son manque de contrôle. « Elle n’a pas assez de personnel pour cela » analyse Dominique Friedman, directeur général de Sept et demi. Mais des pistes de réflexion sont en cours assure Raoul Nabet (voir ci-contre). En tout cas, si évolutions il y a, les groupistes ne veulent pas entendre parler de cotisations à plusieurs vitesses sous prétexte que leurs risques seraient plus élevés. « Les plus gros TO de groupes sont les grands généralistes », remarque Sylvain Lament qui pointe plutôt du doigt l’effet pervers de la garantie totale des fonds déposés par l’APST. « Je ne suis pas pour l’assistanat. Il faut responsabiliser le client. C’est trop facile de choisir n’importe quel prestataire en sachant que quoiqu’il arrive le départ sera assuré. S’il choisit le devis le moins élevé sous prétexte qu’il veut payer toujours moins cher, il doit savoir qu’il prend des risques et les assumer ».

« Un bon chef d’entreprise tient compte de ses frais fixes et sait jusqu’où il peut baisser sa marge »

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