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Les Canaries peuvent-elles se vendre au prix de la Tunisie ?

Des séjours aux Canaries à moins de 300 euros, à l'instar du Maroc et de la Tunisie, c'est ce qu'on peut trouver en ce mois de janvier, sur certains sites et chez certains TO. Un précédent qui fait déjà grincer des dents.

C'est du jamais vu, en tout cas pour les Canaries. Un séjour de 9j/7n en petit déjeuner au Castillo Beach, sur l'île de Fuerteventura, était proposé sur le site de Selectour Afat en fin de semaine dernière au prix de 299€.

D'ici la fin janvier, cet établissement 2*, commercialisé par Marmara au départ de Paris chaque dimanche, reste sous la barre des 400€ à 309, 339, 379 euros soit des réductions de 24 à 38%.

Des petits prix qui perturbent le marché

Sur le site du TO, on trouve des tarifs promotionnels de grande ampleur pour d'autres établissements, ainsi l'Oasis Dunas 3*, toujours à Fuerteventura, avec 48% de réduction pour le départ du 17 janvier à 319€ en demi-pension, au lieu de 619€.

Dans le cadre de son opération promotionnelle "Deux séjours pour le prix d'un", Marmara propose ces mêmes promotions, inédites aux Canaries, soit des séjours à partir de 299€, pour une sélection de départs en janvier. Le Maroc (Marmara ne programme pas la Tunisie cet hiver) est, pour sa part, commercialisé à partir de 279€.

Janvier est traditionnellement un mois qu'il faut "animer". Mais si l'on ne s'étonne plus de trouver des "affaires" en Tunisie et au Maroc, depuis longtemps habitués à passer sous la barre des 300 € en promotion, ces prix pratiqués aux Canaries surprennent, voire inquiètent.

"On voudrait massacrer la destination, qu'on ne s'y prendrait pas autrement", s'irrite Raouf Benslimane, directeur général de Thalasso n°1/Ôvoyages, leader sur l'archipel. "Pourquoi aller sur des axes porteurs pour brader ainsi les prix ? C'est une stratégie qui va tous nous pénaliser. La perception du client en sera durablement altérée".

Pour le patron de Thalasso n°1, qui a vendu 150 000 forfaits aux Canaries en 2015 et en vise 180 000 en 2016, il y a un seuil psychologique qu'il ne faut pas franchir sous peine de perturber l'ensemble du marché. Il y a aussi un prix plancher "économique" au dessous duquel on  ne peut pas descendre, sauf à vendre à perte.

400€, le "prix plancher" pour les Canaries

"Il est impossible de vendre les Canaries à moins de 400€-450€, estime Raouf Benslimane. La destination est porteuse, les hôteliers sont gourmands. Il faut même envisager que les prix augmentent cet été. Sacrifier ses marges ainsi en janvier, peut-être pour écouler des stocks un peu trop importants ou faire un coup, est un jeu dangereux. De notre côté, nous n'avons pas fait ce choix. Nous avons pris moins d'engagements et préféré réguler". Lors d'une opération promotionnelle avec Leclerc Voyages, Ôvoyages était "descendu à 399€". Mais les offres tournent actuellement autour de 449€ pour un séjour en tout compris, au lieu de 849€.

Ce sont ces mêmes tarifs qu'on trouve sur le site de Look Voyages qui propose des séjours débutant, en promotion, à 459€ la semaine tout compris à Lanzarote. Mais même avec son opération "Réservez-tôt" en cours, le TO du groupe Transat ne descend pas plus bas, au rique de "casser la destination", prévient Patrice Caradec, président de Transat France.

"Cette guerre des prix" inquiète la plupart des opérateurs programmant les Canaries. "C'est malheureux", renchérit de son côté Helmut Stuckelschweiger, directeur général de Top of Travel. "Cela aura des conséquences sur toutes les destinations en janvier", remarque-t-il.

Chez TUI France, on indique que ces tarifs sont très ponctuels, dans le cadre d'une promotion qui ne court que sur le mois de janvier. Et que ce n'est pas un problème de remplissage. Marmara bénéficie de la force d'achat de sa maison mère allemande auquel les hôteliers consentent des tarifs préférentiels en basse saison. Le voyagiste souhaite donc en faire bénéficier ses clients.

"Il n'est pas question de brader la destination", indique le service de communication. Sur la saison été, les prix ressortent en moyenne plutôt à 600-700€ la semaine.

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