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Le Cap-Vert sort de son isolement

L’ancienne colonie portugaise s’ouvre timidement au tourisme international, avec un premier hôtel-club Riu, commercialisé sous la bannière du groupe TUI/Nouvelles Frontières.

Encore anonyme pour une grande majorité de Français qui savent à peine le situer sur le globe terrestre, malgré tout l’amour qu’ils portent à Cesaria Evora, la chanteuse diva aux pieds nus native de Mindelo, l’archipel du Cap-Vert sort de son isolement, pour faire une entrée (encore discrète) dans les brochures de quelques tour-opérateurs. En quête de nouvelles destinations, TUI, Nouvelles Frontières ou Royal Tours programment la destination cet hiver, y voyant sans doute l’occasion de s’implanter en précurseur sur des îles à la fréquentation pour le moment minimaliste.

Car ce petit pays (à peine plus de 4 000 km2), reçoit une clientèle composée essentiellement d’Italiens et de Portugais, représentant près de 80 % des entrées touristiques en 2005 (environ 140 000). Si les Français arrivent en troisième position, ils n’atteignent même pas la barre des 9 000 touristes par an. Spot réputé pour ses fonds marins exceptionnels, ainsi que pour la pratique du surf, l’archipel était jusqu’à présent l’apanage de quelques spécialistes de la plongée ou des sports extrêmes, dont le voyagiste marseillais Autre Mer Voyages qui réalise toujours, avec plus de 2 000 clients annuels, la plus grande part des ventes sur la destination.

Un complexe gigantesque…

Classée parmi les 15 pays les plus pauvres du monde, la jeune République qui émerge au beau milieu de l’Atlantique, au large du Sénégal, a donc beaucoup à attendre de la manne touristique, alors que les deux secteurs essentiels de son économie – industrie et agriculture – sont loin de suffire à son développement.

L’inauguration d’un gigantesque complexe à l’enseigne du groupe Riu, pourrait enfin changer la donne. C’est dans la microstation balnéaire de Santa Maria, au sud de l’île de Sal, que cet hôtel 5b de plus de 500 chambres (dont 100 sont réservées à Nouvelles Frontières pour un hôtel-club Paladien) a ouvert ses portes, il y a quelques semaines. Pourquoi Sal, cette île déserte au paysage dénudé et a l’intérêt limité ? Sans doute la présence de l’un des deux aéroports internationaux (l’autre se trouve à Praia, capitale du Cap-Vert sise sur l’île de Santiago) a-t-elle aidé au choix de l’emplacement du complexe.

A ce jour, l’accès au Cap-Vert s’effectue uniquement en vol direct Paris-Sal tous les lundis sur TACV (la compagnie nationale). TAP propose pour sa part des vols via Lisbonne, ce qui allonge notablement un voyage qui passe alors de 5 h 30 à près de 8 heures, si l’on prend en compte l’escale d’environ deux heures… Sal est ainsi l’une des escales obligées pour se rendre dans l’une des neuf autres îles de l’archipel, en attendant que les projets d’ouverture de deux aéroports internationaux supplémentaires soient effectifs, dans le meilleur des cas en 2010.

…et quelques hôtels de charme

L’espace (la plage est encore épargnée, baignée par un océan étonnamment tiède) et les quelques petits hôtels de charme du site ont sûrement également aidé à la décision de s’implanter en tout premier lieu à cet endroit. Il convient toutefois d’être prudent.

Si chacun a envie de croire que l’implantation de Riu au Cap-Vert saura apporter à sa population attachante les retombées économiques qui lui manquent tant, il semble cependant difficile de se projeter dans l’avenir, et d’imaginer un rush touristique sur cette destination dans les prochaines années. Car l’archipel offre peu de matière pour construire un produit autre que des séjours purement balnéaires ou sportifs.

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