Le camping s’en tire par le haut de gamme
La fréquentation globale dans les campings devrait s’afficher en légère baisse cet été. Toutefois, les unités haut de gamme résistent mieux. Leurs investissements sont ainsi récompensés.
Le bilan officiel ne sera publié que fin septembre lorsque l’ensemble des 9 000 campings hexagonaux auront fait remonter leurs statistiques à la Fédération Nationale de l’Hôtellerie de Plein Air (FNHPA). Mais d’ores et déjà, Guilhem Féraud, qui préside la fédération, peut affirmer que la fréquentation en juillet-août sera à la baisse, de l’ordre d'environ 3%, soit un nouveau tassement après une année 2011 record en chiffre d’affaires (2 milliards d’euros, contre 1 milliard d’euros en 2010).
Le Ramadan s'est conjugué à la mauvaise météo
"Juillet n’a pas été un bon mois, avec de très fortes baisses dans certaines régions. Août, même positif, ne pourra donc pas compenser le manque à gagner". Une contre-performance de début de saison que Guilhem Féraud attribue à la crise économique (qui a aussi fait chuter la durée moyenne de séjour de l’ordre de 10% en moyenne), à la mauvaise météo, mais aussi au calendrier défavorable du Ramadan. "Nous sommes persuadés de l’impact négatif du Ramadan en juillet qui a fait renoncer de nombreux musulmans à leurs vacances".
L’hôtellerie de plein air résiste malgré tout plutôt bien quand, selon Protourisme, la fréquentation dans l’hexagone a reculé de 3,8% en nombre de nuitées marchandes du 1er juillet au 20 août.
Un bon rapport qualité-prix
"Ce n’est pas tant que nous sommes moins chers que l’hôtellerie traditionnelle, même si les tarifs n'ont augmenté que de 2% en moyenne depuis 2007", remarque Guilhem Féraud. "Ce qui fait la différence, c’est le bon rapport qualité-prix de l’hôtellerie de plein air. En temps de crise, l’argument fait mouche. Nous avons recruté ces dernières saisons de nombreux nouveaux clients. Et les campings 5* ont encore plutôt mieux résisté que l’entrée de gamme cette saison".
Le record d’investissements, de l’ordre de 395M€, effectués en 2012 "a donc été payant", selon le président de la FNHPA. Ils ont été tirés par le mouvement de concentration du secteur : 9 % des campings font aujourd’hui partie d’une chaîne ou d’un groupe. Ils ont représenté 41% du chiffre d’affaires total du secteur en 2012.
Tassement des investissements
Un quart des 900 000 emplacements de l’hexagone sont par ailleurs aujourd’hui équipés de mobil-homes et réalisent un chiffre d’affaires équivalent aux ¾ nus. "Cette évolution s’est faite en 20 ans", précise Guilhem Féraud qui remarque cependant que la tendance actuelle est au ralentissement des investissements.
"On note un certain attentisme. Les fabricants de mobil-homes font ainsi état d’une baisse de leurs volumes de ventes de 25% cette année. Nous sommes en train de préparer une enquête sur les perspectives 2014. On sait déjà qu’elle restera sous le signe de la crise".
