Laurent Magnin : « XL Airways entame le second virage stratégique de son histoire »

« Après la fin du charter en 2009, XL Airways prend le second virage stratégique de son histoire », a clairement affirmé Laurent Magnin, le PDG d’XL Airways. « On s’est très bien débrouillés jusqu’en 2016 car on volait sous le radar des legacys . » Mais désormais la stratégie d’XL Airways, qui proposait des billets légèrement plus chers que ses concurrentes du low-cost long-courrier (mais avec bagage et repas) n’est plus efficace.

La compagnie a bouclé une année dans le rouge avec 245 millions de chiffre d’affaires. « Maintenant, la messe est terminée. Les consommateurs n’ont plus les moyens de s’y retrouver dans la jungle tarifaire. Nous allons donc nous aligner sur le tarif des Level, Norwegian etc. Dès mars, nous mettrons en place un tarif sans bagage, et à terme, le repas non plus ne seront plus inclus. »

La Chine priorité numéro un

Ce nouveau positionnement, qui devrait permettre à la compagnie française de proposer des tarifs d’appels aussi bas que ceux de ses concurrents, s’accompagne d’un investissement important dans deux nouveaux appareils. En 2020, la compagnie basée à CDG, sera l’opérateur de lancement de deux A330-900 Neo de 400 places (avec une partie Premium), dont la commande a été signée cette semaine. Des avions qui économisent 15% de carburant mais surtout capables de voler sur plus de 13 000 km sans escale. « C’est simple, ces appareils permettront à la compagnie de desservir toute la Chine. C’est d’ailleurs là qu’ils seront positionnés en priorité ! »

Car XL Airways souhaite avant revoir son réseau. Depuis juillet 2018, la compagnie vole vers Jinan, une ville chinoise de 8 millions d’habitants, capitale de la province du Shandong. Et ce n’est que le début. « XL Airways est la première compagnie française à avoir ouvert une route vers la Chine après Air France, s’est enorgueilli Laurent Magnin. La vérité du transport aérien dans les prochaines années sera de ne pas faire du Paris-Shanghai ou du Paris-Pékin, mais de contourner les hubs. On assiste à un mouvement. Les habitants des grandes régions de France et de Chine veulent des vols directs. Les grands aéroports des capitales sont pénibles pour les gens qui ne sont pas habitués à voyager. Les compagnies françaises se battent depuis des années sur les Antilles, La Réunion, New York. Je suis fier de dire qu’XL Airways fait autre chose. »

Marseille-La Réunion c’est fini

Les objectifs du dirigeant sont clairs : doubler la fréquence sur Jinan et ouvrir deux autres lignes. Mais pour cela, la compagnie qui est toujours à la recherche de nouveaux investisseurs doit repositionner ses appareils. Pour l’instant elle n’en compte que quatre (plus un l’été, qu’elle loue). Les Antilles passeront donc en saisonnier, à partir de l’été prochain. Il y aura 4 vols hebdomadaires sur Los Angeles et trois sur San Francisco. Les vols vers New York basculeront en quotidien à partir d’avril et ce durant toute l’année. XL Airways renforce La Réunion, avec doublement des fréquences depuis Lyon  et l’ouverture depuis Paris en direct. En revanche le vol depuis Marseille n’est pas maintenu.

Le développement de la Chine est donc la priorité numéro un d’XL Airways. « Le vol sera en GDS dès cet été », assure Laurent Magnin. L’alignement des tarifs à ses concurrents, l’achat de nouveaux appareils, et l’attaque du marché chinois devrait permettre à XL Airways d’atteindre les 400 millions de chiffre d’affaires en 2020, selon son dirigeant.