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La SNCF se démultiplie pour contrer la concurrence

Pour contrer l’arrivée de la concurrence sur Paris-Lyon, sa liaison à grande vitesse la plus rentable, la SNCF s’emploie à occuper tous les créneaux, de la résurrection du train classique à la montée en gamme dans les TGV.

« La concurrence va arriver à la fin de l’année. Ça fait des années qu’on se prépare », note Alain Krakovitch, le directeur de Voyages SNCF (les grandes lignes). C’est la compagnie italienne Trenitalia qui pointe son nez. Elle doit lancer ses trains à grande vitesse Frecciarossa (littéralement « flèche rouge ») sur Paris-Lyon « à la fin de l’année ».

Si Trenitalia n’a pas encore fait savoir quand elle commencerait son service, elle a commencé à en faire la promotion, annonçant quatre classes « pour tous les goûts et tous les conforts ». Face à cette attaque sur la ligne emblématique du TGV qui vient de fêter ses 40 ans, la SNCF a lancé le programme « Riposte » : pour les voyageurs les moins fortunés, elle a lancé deux allers-retours par jour en Ouigo, son TGV low-cost, en juillet 2020. Une formule qui « marche très, très bien », selon Alain Krakovitch.

5h15 pour faire Paris-Lyon

En mars prochain, la compagnie publique fera à nouveau rouler des trains classiques avec deux allers-retours par jour entre Paris-Bercy et Lyon-Perrache via Villeneuve-Saint-Georges, Melun, Dijon, Chalon-sur-Saône et Mâcon… en 4 heures 45 à 5 heures 15 de bout en bout, quand les TGV mettent moins de 2 heures. Du côté des 22 TGV classiques quotidiens (Inoui), on joue plutôt la carte de la montée en gamme.

En effet, toutes les rames faisant la navette entre les deux plus grandes villes françaises seront neuves d’ici à la mi-2022 (et au moins rénovées au début 2022). Elles pourront transporter plus de voyageurs, grâce notamment à la suppression de nombreux carrés. C’est surtout en première classe que la SNCF met le paquet. « Nous comptons vraiment monter le niveau », explique Jean Rouche, le directeur de l’axe Sud-Est. Avec plus d’espace, des prises de courant, des prises USB pour tous, et, « pour réajuster la cravate ou le rouge à lèvres, un miroir de courtoisie ».

Une nouvelle offre, baptisée « Business Première », vient compléter cette montée en gamme. Les sièges sont les mêmes qu’en première, mais les voyageurs ont accès aux salons, à un embarquement rapide, à un portail multimédia et à une offre de rafraîchissements et/ou de restauration légère (une salade et une pâtisserie) comprise dans le prix du billet. Plus la possibilité de changer de train comme on veut.

« Reconquérir les pros »

Sur Paris-Lyon mardi soir, un billet coûtait 76 euros en seconde, 87 euros en première et 142 euros en Business Première. Sans les cartes de réduction sur laquelle la SNCF compte beaucoup. « On y croit beaucoup », confirme Alain Krakovitch, qui veut reconquérir les « pros ». « Si ce qu’on met en place sur Paris-Lyon est concluant, on pourra le généraliser entre Paris, Bordeaux, Rennes et Strasbourg. »

La formule, qui rappelle l’aérien, a déjà été testée avec succès sur Eurostar, Thalys et Lyria, vers respectivement Londres, le Benelux et la Suisse, relève-t-il. Plus généralement, le patron des TGV se dit « convaincu » que l’arrivée de la concurrence fera grossir le marché ferroviaire. En Espagne où Ouigo est arrivé en mai, la « part du gâteau » de la SNCF atteint désormais 37% sur Madrid-Barcelone, le nombre de passagers ayant pris le train entre les deux villes ayant augmenté de 17%.

« Notre objectif, c’est de rester durablement la référence de la grande vitesse en France et en Europe », souligne Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs. Enfin les premiers « TGV M » de la prochaine génération, attendus en 2024, circuleront sur Paris-Lyon.

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