La SNCF lance « Tous SNCF », son plan pour les dix prochaines années
Malgré la crise, la SNCF a lancé son plan stratégique « Tous SNCF ». Jean-Pierre Farandou, le PDG, a également tenu à rassurer les employés.
Mercredi, la SNCF a lancé son plan stratégique à dix ans. Un plan qui doit permettre au groupe de devenir « un champion mondial de la mobilité durable ». C’est en tout cas dans ce sens que s’est exprimé le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, lors d’une visioconférence devant 10 000 managers de terrain.
« Grâce au déploiement de ce projet, on est prêts à affronter une année 2021 qui va rester encore difficile, et surtout on va pouvoir arriver lancés, dès que la crise sanitaire sera terminée. L’entreprise sera en ordre de marche pour accélérer et rebondir », a assuré le dirigeant du groupe public qui s’est aussi employé à répondre aux inquiétudes des cheminots face à la situation économique, aux problèmes d’emploi ou aux défis de la concurrence, a-t-il déclaré à l’AFP.
Pas de licenciements à la SNCF
Face aux inquiétudes des employés de la SNCF le dirigeant a tenu à être rassurant. Si la pandémie a fait perdre des milliards d’euros à l’entreprise, aggravant encore sa très lourde dette, Jean-Pierre Farandou l’assure, « il n’y a pas de licenciement économique, et il n’y en aura pas. On fait de la mobilité. On privilégie la mobilité interne au recrutement externe. » En 2020, la SNCF a réduit l’emploi de 1%, et en 2021 ce sera « entre 1,5 et 2% ».
Malgré la crise, la SNCF a bâti un nouveau plan pour conduire ses actions futures. Baptisé « Tous SNCF », le programme fixe le cap à dix ans pour le groupe, tandis que les filiales (Voyageurs, Réseau, Fret…) déclinent leur stratégie à cinq ans, et les entités opérationnelles sur le terrain à trois ans.
Le groupe aspire à devenir « une entreprise plus tournée vers les territoires », « une entreprise qui (…) veut être en avance et leader sur l’environnement » un groupe « à la pointe de l’innovation » avec un accent mis sur le numérique. « Et puis il y a l’humain : j’ai une conscience claire que cette entreprise est une entreprise d’hommes et de femmes, de cheminots et de cheminotes, 133 000 cheminots, et on doit préparer l’avenir de l’entreprise avec eux ». La maintenance prédictive, notamment, doit permettre de réduire les pannes.
La concurrence arrive
« Les Français veulent des trains à l’heure, et ils ont bien raison », a rappelé le dirigeant du groupe. La SNCF se donne donc un objectif de régularité à 95% à l’horizon 2025 pour les TGV comme pour les RER. Le groupe se fixe parallèlement un objectif de neutralité carbone d’ici à 2050, avec « un point de passage » en 2030 d’une baisse de 50% par rapport à 2015, atteignable en particulier avec le développement de trains à hydrogène, à batteries et hybrides.
Pour finir, le dirigeant a abordé la concurrence, qui « arrive pour de vrai » au niveau régional – en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Grand-Est, Hauts-de-France et Ile-de-France. Jean-Pierre Farandou est gonflé à bloc : « on va se battre. On a des atouts. On ne part pas pour être battus, on y va pour gagner, pour conserver la confiance de nos clients ».
A lire aussi :
- SNCF : recapitalisation à 4,05 milliards d’euros et signature d’un énorme contrat
- SNCF : plus de 5 milliards d’euros de perte en 2020
- La SNCF prolonge le remboursement et l’échange sans frais jusqu’au 1er novembre
- Vers un retour en grâce des trains de nuit ?
- Avec 20 millions de voyageurs cet été, la SNCF évite le pire