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Avec 20 millions de voyageurs cet été, la SNCF évite le pire

La baisse du nombre de voyageurs est moins importante que prévu pour la SNCF. Malgré le Covid-19, elle a atteint l’objectif qu’elle s’était fixé.

La SNCF a limité la casse cet été malgré l’épidémie, avec plus de 20 millions de voyageurs en juillet et août. Mais la rentrée reste « pleine d’incertitudes », indique dans un entretien à l’AFP le PDG de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet.

Le dirigeant avait dit début juillet viser les 20 millions de voyageurs dans ses trains pendant « cet été inédit », contre 25 millions l’an dernier. « On fera un peu plus », note-t-il lundi. Sur les grandes lignes, la SNCF aura transporté 18 millions de personnes en juillet et août.

La baisse est de 15% par rapport à l’an dernier, quand la direction craignait plutôt -20%. Dans le détail, 16 millions de personnes ont pris le TGV -dont 4 millions les trains à bas coût Ouigo, un chiffre en hausse de 10%- et 2 millions les Intercités. Les départs à la dernière minute -le billet acheté dans la semaine-, ont représenté « plus de 60% de nos ventes », relève Christophe Fanichet. Quant aux trains régionaux, ils ont transporté entre 2 et 3 millions de personnes. « On a retrouvé trois voyageurs sur quatre dans les TER », constate-t-il. Transilien (la banlieue d’Ile-de-France) n’est pas compris dans le calcul.

L’Angleterre à la dérive

« On voulait être au rendez-vous des Français après cette période de confinement, et on a fait des petits prix », rappelle-t-il. Parmi les destinations les plus courues, on note Marseille, Bordeaux et Lyon pour les grandes lignes, tandis que les TER étaient les plus prisés en Occitanie, devant PACA, la Nouvelle-Aquitaine et la Bretagne. Quant aux relations internationales, « on est entre -60 et -80% », l’Angleterre (avec Eurostar) étant la destination la plus touchée par la crise, déplore le PDG de SNCF Voyageurs.

« Ce qui me préoccupe, c’est la rentrée, qui est pleine d’incertitudes », explique maintenant Christophe Fanichet. « Comment est-ce que les Français vont reprendre les transports du quotidien? », interroge-t-il. « Aujourd’hui, je n’ai pas d’indicateur qui me permette de le voir ».

Quid des pros ?

Autre sujet d’inquiétude, « le retour des voyages professionnels » qui représentent 40% du chiffre d’affaires des TGV, alors que le télétravail semble rentrer dans les mœurs et que les salons et grandes manifestations sont annulés les uns après les autres.

« Sur les professionnels, aujourd’hui, la visibilité est très, très faible. Sur le mois de septembre, les chiffres de réservation sont très bas alors qu’il y a beaucoup de place et que les trains circulent ». La SNCF réfléchit à de nouvelles formules d’abonnements pour les télétravailleurs qui ne prendraient le train que deux fois par semaine, comme la région PACA vient de le décider pour ses TER.

« On est en train de regarder quelles sont les attentes des Français dans leur mobilité, post-Covid », note Christophe Fanichet. A plus court terme, la compagnie brade ses cartes de fidélité. Mais elle n’a pas encore décidé si elle continuerait à échanger et rembourser gratuitement tous les billets -une mesure pour l’instant en vigueur jusqu’au 31 août.

Aucun mot sur les comptes de la SNCF…

Christophe Fanichet préfère ne pas s’étendre sur le bilan financier de l’été, alors que taux de remplissage insuffisants et petits prix ont sans doute fait rouler la plupart des TGV à perte. « On fera les comptes plus tard », tranche-t-il. « Notre objectif, c’est de continuer à faire voyager les Français! » Et le train est sûr en cette période de pandémie, souligne-t-il. « La politique qui a été mise en place avec le port du masque généralisé et la désinfection des trains a fait la preuve de son efficacité », puisqu’aucun problème n’a été relevé, dit-il.

La SNCF, qui estime le port du masque « entre 90% et 95% », a employé plus de 5 000 personnes supplémentaires, des prestataires externes, pour nettoyer et désinfecter ses trains. Le nombre de « gilets bleus » chargés de nettoyer les trains pendant le voyage a en particulier été multiplié par trois, relève le dirigeant.

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