SNCF : recapitalisation à 4,05 milliards d’euros et signature d’un énorme contrat
Plombée par la crise sanitaire, la SNCF évalue sa perte à 5 milliards d’euros. Pour l’aider, l’Etat renfloue ses caisses.
La SNCF va pouvoir être recapitalisée à hauteur de 4,05 milliards d’euros, selon un arrêté publié au Journal officiel jeudi qui autorise l’Etat à souscrire à l’opération, conformément au plan de relance annoncé en septembre dernier pour faire face à la crise sanitaire.
Le gouvernement avait indiqué le 3 septembre que le groupe public allait bénéficier de 4,7 milliards d’euros dans le cadre de son plan de relance, dont 4,05 milliards de recapitalisation -le reste allant notamment aux petites lignes, au fret et aux trains de nuit.
La SNCF va faire de gros travaux
Selon un arrêté en date du 4 décembre et publié jeudi au Journal officiel, « la souscription par l’Etat à l’augmentation de capital réalisée par la société nationale SNCF, pour un montant de 4 050 000 000 euros correspondant à l’augmentation de la valeur nominale de chacune des 10.000.000 actions de 100 euros à 505 euros, est autorisée ».
« L’Etat conserve l’intégralité du capital social de la société nationale SNCF », est-il précisé. Ces 4,05 milliards sont destinés au réseau, avec en particulier 2,3 milliards permettant de poursuivre les travaux prévus. 1,5 milliard sera affecté à des dépenses qui n’avaient pas encore été financées, comme la sortie du glyphosate pour désherber les voies, et 250 millions permettront à SNCF Réseau de reprendre certaines petites lignes dans son réseau structurant.
La SNCF payée en fonction de la qualité
Par ailleurs, la SNCF a renouvelé mercredi son plus gros contrat, plus exigeant sur la ponctualité, pour faire rouler les trains de la banlieue parisienne, le dernier avant la perte de son monopole sur les voies ferrées de la région.
Grande nouveauté, les indicateurs de qualité de service seront mesurés tous les mois, et toutes les semaines pour la ponctualité. Ils sont désormais plus exigeants, que ce soit pour la propreté, la sécurité ou la qualité de l’information voyageurs. Le nouveau contrat envisage un quadruplement des bonus possibles pour la SNCF en cas de bons résultats, ainsi que des malus si les choses se passent mal, à 100 millions d’euros par an. Les enquêtes de satisfaction des voyageurs vont représenter le quart des critères pris en compte.
Un contrat à 12 milliards d’euros
Le contrat prévoit en effet sous certaines conditions le remboursement automatique du passe Navigo des abonnés « en cas de ponctualité inacceptable sur une ligne ou sur un axe ».
« C’est bien sûr le plus gros contrat de la SNCF, donc ça mérite le respect », a relevé son PDG Jean-Pierre Farandou, qui dit accepter « bien volontiers » la priorité donnée à la satisfaction des clients. « Ce qui compte, c’est la finalité : c’est d’améliorer en profondeur le service rendu », a-t-il assuré.
« Les sommes sont vertigineuses », a souligné Jean-Pierre Farandou. Quelque 12 milliards d’euros pour la période 2020-2023. Le contrat prévoit également un doublement des investissements (en très grande partie financés par Ile-de-France Mobilités), à 8,1 milliards d’euros sur les quatre ans.
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