« La révolution IA n’a pas commencé », selon Erwan Simon (Genial)
40% des jeunes utilisent l’IA générative tous les jours, a souligné Erwan Simon lors de la récente conférence Net Managers. Le DG-cofondateur de Genial encourage à franchir le pas d’une révolution qui n’a pas tout a fait commencé, mais s’accélère.
Depuis l’avènement de ChatGPT 3.5 d’OpenAI en novembre 2022, l’adoption rapide de l’intelligence artificielle (IA) générative transforme les usages, notamment aux États-Unis. En France, l’intégration reste freinée par des obstacles culturels, juridiques (RGPD) et stratégiques, a rappelé Erwan Simon, DG-cofondateur de Genial lors de la conférence Net Managers à Méribel, organisée par Eventiz.
L’IA manque actuellement de précision sectorielle et de cohérence, mais elle évolue vers des agents autonomes capables d’agir et de résoudre des tâches complexes, ajoute-t-il.
Des cas d’usage à explorer
Quels sont les cas actuels d’usages ? La satisfaction client 24h/24, l’optimisation des ventes, celle du marketing, les tâches administratives, et la production de contenu. Ces cas d’usage nécessitent toutefois un changement de culture et une meilleure structuration des données pour être pleinement exploitées.

Genial a ainsi évoqué une solution qu’il a développée : l’assistant développé pour Atout France à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques en 2024. Il s’agit de MarIanne, qui proposait sur France.fr des itinéraires de voyage. « Nous sommes dans une logique inspirationnelle. Atout France avait comme objectif de collecter des informations sur les 15 millions de visiteurs qui allaient venir. » Avec dans cet exemple précis le recours à deux agents IA, le deuxième vérifiant que le premier n’a pas halluciné.
« Les sites internet, tel qu’on les a connus, sont morts »
Dans le même esprit, TripAdvisor a lancé un planificateur de voyage. Aux Etats-Unis, tous les grands groupes du voyage – Booking, Kayak, Skyscanner… – investissent massivement dans l’IA. Reste pour ces grandes plateformes la question cruciale du retour sur investissement et du gain de productivité.
Pour autant, Erwan Simon invite les professionnels du voyage à ne pas trop attendre, au risque de se laisser dépasser.
« La question n’est pas pour vous de vous demander « est-ce que je vais y aller ou pas ?« , mais « quand est-ce que je vais réellement commencer à déployer ? » Deux Américains sur trois utilisent déjà l’IA pour la préparation de leur voyage, à différentes étapes du parcours. En France, on est plutôt à un tiers, mais on va finir par rattraper le comportement des Américains ».
Vers une hybridation homme-machine
Pour lui, l’avenir est aux sites qui permettront aux voyageurs de poser une question et d’obtenir, par itération, une réponse qualifiée. A l’image d’une conciergerie nouvelle génération, disponible 24h/24, dans toutes les langues. Avec des sites de référence dans lesquelles l’IA va piocher pour entrer en conversation avec les internautes, ce qui permet de limiter les hallucinations. « Les sites internet, tels qu’on les a connus, sont morts. »
D’autres observateurs estiment que l’IA restera principalement exploitée en B2B2C, comme un super assistant au service des employés. C’est la vision actuelle d’Air France par exemple. L’avenir est de toute évidence à l’hybridation – un agent IA et un agent bien réel débarrassé des questions les plus simples.
Le cofondateur de Genial a aussi évoqué le coût d’un projet IA solide. Erwan Simon avance une fourchette de 15 000 à 30 000 euros de budget initial pour le déploiement d’un agent IA. A ceux qui craignent pour leur emploi, il répond que non seulement l’intelligence artificielle générative sera partout, mais elle créera de nouveaux métiers.
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