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Jean-Pierre Mas (EdV) : « Le pouvoir c’est bidon, illusoire »

Il a la rondeur pétillante des hommes du sud. Et pourtant, la vie n’a pas été tendre pour lui, mais il ne veut pas rendre publique cette partie de sa vie. Comme il me l’a confié, cette douleur lui appartient, à lui. Cet homme, secret, qui porte sa carapace de protection, m’a accordé le privilège rarissime, de me recevoir, un soir, chez lui, les yeux dans les yeux. J’ai découvert un homme sensible, brillant, émouvant et tellement épris de liberté… Pour une fois, il s’est livré. Presque totalement !

L’Echo touristique : Jean-Pierre Mas, qui êtes-vous ?

Jean-Pierre Mas : (sourire) Moi-même ! Marrant, je n’ai jamais essayé de me définir. Père de famille, tête de mule, quelqu’un qui cache son hyper-sensibilité sous une rudesse apparente. Multipôle d’intérêts, surtout pas mono-tâche… Un homme secret, qui a une carapace, qui se protège beaucoup. La partie visible et la partie immergée ne sont pas du tout les mêmes. Je crois que ça suffit ?

Hypersensible ? Pourtant, vous êtes un homme de pouvoir….

J.-P. Mas : L’un n’empêche pas l’autre. Le pouvoir, entre guillemets, faut pas trop se prendre au sérieux quand même. La carapace protège mais elle ne supprime pas le contenu, ce que l’on est. Je me protège, j’ai beaucoup de défenses, je fais attention. Ma vie professionnelle et ma vie privée ne se mélangent pas beaucoup. Et quand elles donnent l’impression de se mélanger, ce n’est qu’à la surface. En réalité, il n’y a pas de liens. Je suis en protection de mes territoires ! Le fait de vous recevoir chez moi est presque exceptionnel. C’est rarissime.

Vous êtes quelqu’un de solitaire…

J.-P. Mas : Non pas du tout. Tout sauf solitaire. Il y a des grandes décisions que je prends seul, mais elles sont généralement plus personnelles que professionnelles. Mais je ne suis pas solitaire, au contraire. J’aime m’entourer. Encore que le terme « entourer, ce soit prétentieux. J’aime le travail en groupe, j’aime partager, je trouve que le « groupe » m’enrichit, j’aime que mes idées soient challengées… J’aime avoir raison mais il faut que le fait que j’ai raison soit étayé, soit construit. Ce n’est pas avoir raison pour avoir raison. Et j’aime les échanges. C’est ce que j’ai vécu dans ma vie antérieure, avec un groupe dont -vu de l’extérieur- on s’imaginait qu’il me protégeait mais avec qui, en fait, je partageais beaucoup et nous construisions ensemble. C’était très agréable. Je retrouve cela actuellement avec les Entreprises du Voyage. Comme je l’ai retrouvé aussi dans mes entreprises, où j’ai toujours aimé partager.

Je suis actuellement patron de trois entreprises. Dans deux d’entre elles, nous avons été associés à 50/50, ce qui est quelque chose dont on me disait en permanence que cette formule était vouée à l’échec ! On ne peut pas être associé à 50/50, parce qu’il y a toujours conflit et que personne ne décide ! Eh bien non ! S’il y a des avis divergents, plutôt que « conflit », on est obligé de discuter et de s’entendre dans l’intérêt de l’entreprise. Je l’ai vécu durant 30 ans chez Manatours et cela s’est très très bien passé. Je le vis encore avec Françoise Péglion chez JPF, un plateau d’affaires qui se développe bien qui marche bien, et j’adore ça. J’aime partager des décisions, écouter les autres, m’enrichir de l’opinion des autres.

Avant de parler, il faut écouter les autres. Parfois d’ailleurs, ça peut, mine de rien, enrichir sa propre pensée. On pompe ainsi les bonnes idées des autres et le talent c’est de le mettre en musique et de les coordonner.

Mais, quand il y a une décision à prendre, vous êtes persuadé d’avoir raison ?

J.-P. Mas : Non, je doute en permanence (Rires). Je doute terriblement. Je ne le montre pas, c’est l’avantage de la carapace. Je ne montre pas mes doutes, pour la bonne raison que, si vous montrez vos doutes, vous vous affaiblissez. En revanche, lorsque j’ai pris une décision, lorsque j’ai défini un cap, je m’y tiens. J’essaie de m’y tenir sans être bêtement obstiné. Si l’environnement change, je peux changer de cap… Mais je m’y tiens et je « tire des bords » pour atteindre ce cap !

La notion de pouvoir, c’est quoi pour vous ? Parce que vous êtes un homme de pouvoir…

J.-P. Mas : Le pouvoir ne m’intéresse pas ! La formule « pouvoir », c’est-à-dire posséder, avoir des droits sur les autres, avoir un poids sur les autres, ça ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse, c’est de savoir « à quoi ça sert, que peut-on faire » ? C’est l’objectif, le but qui est intéressant. Mais ce n’est pas le fait d’avoir « du pouvoir » ! Le pouvoir, c’est bidon, illusoire.

Le but, l’objectif…

J.-P. Mas : On le définit en commun. En fait, je le définis au cours de débats, d’échanges… Les Frères de l’Ecole Chrétienne, qui m’avaient rendu agnostique, avait eu quand même quelques vertus : ils m’avaient appris la tolérance, l’écoute et la loyauté… Et l’écoute, c’est capital. Avant de parler, il faut écouter les autres. Parfois d’ailleurs, ça peut, mine de rien, enrichir sa propre pensée. On pompe ainsi les bonnes idées des autres et le talent c’est de le mettre en musique et de les coordonner.

Tolérance, c’est accepter la différence. Accepter que quelqu’un ne soit pas, ne se comporte pas, n’agisse pas comme vous. Et la loyauté, c’est respecter les gens. Ne pas écraser, ne pas renverser, respecter ses engagements. Tout ceci fonctionne bien avec le pouvoir, c’est loin d’être incompatible.

C’est calculé ?

J.-P. Mas : Oui. Oui, bien sûr… On ne fait jamais rien totalement gratuitement. Mais, on le fait pourquoi ? Si je le fais pour moi, pas franchement d’intérêt. Je le fais parce que j’ai l’impression, l’ambition de servir une cause. Et, je reviens à la carapace, je fais bien la part entre la cause, l’objectif que je veux atteindre professionnellement et mes points de vue, mes opinions personnelles qui ne sont peu ou pas publiques. Et qui peuvent être divergentes… Mais je fais la part des choses, je ne mélange pas les deux !

Justement, en tant que président d’un syndicat patronal, vous avez affaire à des gouvernements… différents…

J.-P. Mas : Je m’accommode de tous ! Personnellement, ma pensée va plutôt d’un côté que de l’autre, mais je m’accommode de tous. J’ai vu passer la gauche, dans une vie très antérieure, j’ai même serré la main à une ministre communiste, j’ai vu passer la droite, le centre et peu importe. Les sujets que l’on traite ne sont pas des sujets qui ont des enjeux politiques majeurs. Ce sont des sujets techniques essentiellement. Donc, ce n’est pas gênant.

Puisque nous parlons politique, dans la profession vous avez cette réputation d’être… un « fin » politique.

J.-P. Mas : Mouais… (rire). Je ne sais pas si c’est flatteur. Je n’en suis vraiment pas sûr ! Ça pourrait vouloir dire que je suis une anguille, quelqu’un qui se faufile partout… Je n’aime pas l’échec, je n’aime pas baisser les bras, je suis là pour mener à bien les idées que je porte ou que nous portons collectivement. Et pour les mener à bien, il faut parfois « tirer des bords », faire attention, être prudent… et parfois être violent aussi. L’un n’empêche pas l’autre.

Vous êtes quelqu’un de prudent ?

J.-P. Mas : Non, pas vraiment. Si l’on regarde ma vie personnelle, je suis totalement imprudent. Je me suis fait racketter, prendre en otage en Mer de Chine, j’ai eu une vie de grande imprudence, mais j’ai eu beaucoup de chance ! En revanche, professionnellement, quand j’agis pour le compte d’une collectivité, je suis obligé de faire attention, je ne peux pas les amener n’importe où. Je ne peux pas les amener sur les territoires minés des temples d’Angkor avant que les visites ne soient régulées et le site « nettoyé », que les visites soient organisées.

Je pense à la fusion Afat/Selectour, je pense à votre prise de pouvoir chez Afat il y a bien longtemps, la présidence du syndicat. N’y a-t-il pas un besoin chez vous ou une envie d’être à la tête de quelque chose, une sorte de pouvoir ?

J.-P. Mas : Si je disais que je n’ai aucune ambition, on ne me croirait pas ! J’ai une capacité terrible à retomber sur mes pattes… Si ma femme m’appelle « le Chat », ce n’est pas par hasard. C’est plus que de l’ambition, c’est ce que vous appeliez tout à l’heure le « sens politique ». Je sais où il ne faut pas aller, où il ne faut pas mettre les pieds. Je sais comment il faut discuter avec l’un et pas avec l’autre. J’ai des gens qui ne m’aiment pas, ce qui est très normal, mais je ne crois pas avoir beaucoup d’ennemis. (Sourire) Ils sont tous morts !

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L’Echo : Vous m’avez parlé d’hypersensibilité. Qu’est-ce qui vous blesse, qui vous fait de la peine ?

J.P. Mas : (long silence) Comme ça, c’est peut-être difficile à dire. Je n’accepte pas que l’on agresse quelqu’un sur son physique, sur ses capacités à faire ou ne pas faire. Je ne me moque jamais du physique de quelqu’un, voire même de ses capacités intellectuelles. Je suis très attentif à ça. Après, ce qui me blesse moi, je ne sais pas trop. Je crois que je suis trop pudique pour dire ce qui peut me blesser. Non, je ne vous le dirai pas…

Le voyage, c’est venu comment ?

J.P. Mas : C’est génétique. Mon père et mon grand-père travaillaient à la SNCF (rires), mais ce n’est peut-être pas de là que vient le gène. D’autant que mon père n’était pas un grand voyageur et qu’il était même plutôt casanier. A 17 ans, mes parents m’ont proposé un scooter ou un voyage à Rome. J’ai choisi Rome. Alors que l’endroit où je vivais, le scooter aurait été un moyen de liberté plus émancipant que le voyage à Rome. Dans ma vie, j’ai beaucoup voyagé, entre 27 et 32 ans, j’ai vécu en Algérie, j’assurais six heures de cours tous les 15 jours. Ce qui me laissait 14 jours pour voyager. Et j’ai découvert ce merveilleux pays, ce Sahara extraordinaire. Je crois que je connais toutes les routes départementales et vicinales de l’Algérie…

Vous étiez prof ?

J.P. Mas : Oui, prof de droit. J’ai formé l’élite administrative algérienne… ce dont je ne suis pas très fier tous les jours.

Ce sont Les Frères des Ecoles Chrétiennes qui vous ont « sorti » du sérail ?

J.P. Mas : Comme je le disais tout à l’heure, ils m’ont appris la tolérance, la loyauté et l’écoute, mais ils m’ont convaincu qu’il n’y avait aucune preuve de l’existence de Dieu.

J’aime beaucoup le terme « convaincu ». Pour en revenir au voyage, vous qui êtes tolérant, par rapport à ce qui se passe en ce moment, cette montée de violence, de racisme, d’antisémitisme, qu’est-ce que cela vous inspire ?

J.P. M. : Aujourd’hui il y a une tendance de sociologues décadents, parfaitement illustrée par Rodolphe Christin, qui était à Madère l’an dernier (Congrès des EdV, ndDG), qui a dit « il faut arrêter de voyager parce que le voyage pollue, le voyage pervertit, le voyage abîme, le voyage appauvrit… Moi, je dis : tout est faux ! Le voyage enrichit économiquement, il crée des emplois. C’est l’industrie du voyage qui a créé le plus d’emplois dans les 20 dernières années. Le voyage permet également de connaître les autres, cette différence… Comment accepter cette différence ? Il faut déjà la connaître. Si on ne la voit pas, si on ne la connaît pas, elle est hostile, elle est différente, elle est étrangère. Donc il faut accepter la différence. Les gens ne vivent pas, ne pensent pas, ne se comportent pas, ne prient pas, ne jouent pas, ne mangent pas comme nous. Ça c’est vachement bien et c’est le voyage qui l’a permis. Et je suis intimement persuadé, je suis peut-être le seul mais ça ne fait rien, que, s’il n’y a plus de guerres ou quasiment plus de guerres dans le monde aujourd’hui, c’est parce que les gens ont voyagé. Ils ont appris à se connaître et quand on se connaît, on est un peu plus hésitant à se taper sur la gueule ! Vive le voyage : revenir en arrière serait contre-productif et dangereux.

Le bonheur c’est ce qui est simple : ma femme, mes enfants, partager des moments de vie avec mes petits-enfants. Et des choses simples.

Ecologiquement parlant, le voyage devient de plus en plus « politiquement incorrect » …

J.P. Mas : Oui. Mais on peut voyager en faisant attention. On peut voyager en faisant des voyages plus longs, moins fréquents, pour ce qui est de l’avion. On peut faire attention à son mode de consommation… Mais l’économie numérique, le numérique de façon générale est à l’origine d’une production de CO² supérieure à l’avion : 4% contre 2,5% à l’avion. Moi, je suis très attentif au monde que je vais laisser à mes petits-enfants et je suis très inquiet de savoir que ce monde sera peut-être plus difficile à vivre que celui dans lequel nous avons vécu. Il sera doublement plus difficile à vivre. Moi, j’ai vécu une parenthèse enchantée, cette génération d’après la deuxième guerre mondiale, les Trente Glorieuses. Je ne suis pas un exemple très intéressant, mais je n’avais rien, pas d’héritage ou de propriété familiale et nous avons réussi à constituer, familialement, quelque chose d’intéressant ! Cela ne se reproduira pas. Il y a le risque écologique qui est extrêmement fort. Les négationnistes, les écolos-sceptiques m’inquiètent parce que la réalité, on l’a sur la gueule, dans la gueule bientôt ! Et même si ce n’est pas notre génération qui va la subir, nos enfants et nos petits-enfants en seront les victimes collatérales.

M’auriez-vous dit ça il y a 5 ans ?

J.P. Mas : Non. Je n’ai jamais été négationniste. Quand, dans les années 70, j’entendais René Dumont prédisant qu’il n’y aurait plus de pétrole en l’an 2000, je ne le croyais pas, j’étais sceptique. J’avais de bonnes raisons d’être sceptique, puisque le pic de production pétrolière date d’il y a un ou deux ans. Il était en avance sur son temps, il s’est simplement trompé dans les échéances ! Mais du coup, et on en revient à « l’écoute », j’ai écouté, familialement, avec mes enfants, on a eu des discussions, ils sont très impliqués dans cette démarche écologique. Au début, j’étais un peu réticent et il m’ont convaincu – je brise la carapace là – que nos gestes quotidiens avaient des conséquences pour les générations à venir. Comme le Colibri de Pierre Rabhi (c’est très beau et tellement vrai, ndDG), « il ne faut pas avoir peur pour éteindre l’incendie de ne livrer qu’une seule goutte d’eau ». Donc, chaque geste quotidien est important. Pour ma part, j’ai non seulement mes gestes quotidiens auxquels je fais attention et j’ai un bilan carbone exécrable entre Toulouse et Paris, mais j’ai également mes gestes politiques c’est-à-dire que je prends des positions qui sont des positions de respect de l’environnement à condition qu’elles soient acceptables par la communauté que je représente. Et c’est cet équilibre qui est très difficile à établir.

On va continuer à briser la carapace : vous êtes un gentil… ou un méchant ?

J.P. Mas : « Pour un œil les deux yeux, pour une dent toute la gueule » ! C’est toujours ma devise. Je suis un faux gentil… ou un faux méchant. J’ai toutes les apparences du gentil, la rondeur physique, la gentillesse, le sourire, l’amabilité, la main dans le dos, la tape amicale… En réalité, je suis très déterminé, je sais où je veux aller et si quelqu’un m’empêche d’aller où je veux. Eh bien… Ça ne marche pas ! C’est clair.

Ça a le mérite d’être clair. On revient sur ce pouvoir du « chat ». Vous aimez les chats en général ?

J.P. Mas : J’aime mon chat. Cocteau disait « Si je préfère les chats aux chiens, c’est parce qu’il n’y a pas de chats policiers ». En fait j’aime le chat dans sa capacité à rebondir et d’être là où on ne l’attend pas, d’être capable de ronronner et de griffer en même temps, de mordre et de manifester son bonheur. Si je pouvais choisir entre le chat et le chien, je choisirais le chien. Le chien a une intelligence plus proche de la nôtre, il connaît les mots, beaucoup de mots, et lorsqu’on lui énonce un mot qu’il ne connaît pas, il l’associe à un objet qu’il ne connaît pas. Ce qui est une preuve d’un très haut niveau d’intelligence animale.

La vie, pour Jean-Pierre Mas, c’est quoi ?

J.P. Mas : Le premier mot que j’associe à la vie, spontanément, c’est la liberté. Je suis un rural, né de parents que je qualifierais de citadins mais fonctionnaires l’un et l’autre, mais nous vivions à la campagne. Quand on a voulu m’enfermer à l’école primaire, je devais avoir 4 ou 5 ans, j’étais un fugueur. Je quittais l’école. Il n’y avait pas clôture, ce n’était pas compliqué mais je partais et on me cherchait. On y passait la journée. Je revenais le soir. J’adorais fuguer, c’était pour moi une expression de liberté. J’avais l’impression de faire un bras d’honneur aux contraintes ! Ce qui n’est pas tout à fait vrai, je n’avais pas encore cette notion… Le fait que je sois tellement épris de liberté a tellement énervé mes parents qu’ils m’ont mis en pension. Pour moi, la pension a été l’équivalent de la prison, j’étais privé de liberté. Et la vie, ma vie, ce que je souhaite pour les autres, la première chose, c’est la liberté. Dans la devise de la République Française, Liberté, Egalité, Fraternité, je ne crois pas franchement à l’égalité, je pense que la fraternité c’est une bonne intention mais c’est un leurre, mais la liberté c’est bon pour tout le monde. Pouvoir choisir librement sa voie, son chemin, ne dépendre de personne… J’ai donné un coup de pied dans la fourmilière de l’Enseignement Public pour prendre des risques de rachat d’une entreprise privée. Ce n’était pas évident… Mais ce sentiment de liberté ! Je n’aime aucune contrainte.

L’Echo : Justement, lorsque l’on accède au pouvoir, quel qu’il soit, est-on libre ?

J.P. M. : Non. On a l’illusion de la liberté, la réalité de la liberté, mais non, on n’est pas libre. Le pouvoir ne donne aucune liberté au contraire, il impose les contraintes. Mais quand on est au « pouvoir », on a acquis une certaine maturité, on n’a plus besoin de cette liberté qui m’a guidée pendant la moitié de ma vie. On accepte davantage des cadres, des contraintes, des comportements, des codes…

L’Echo : Vous, vieux soixante huitard, les codes…

J.P. Mas : Oui, je me suis rangé dans les codes, tous les codes et je m’en accommode. Ça ne pèse pas comme ça m’aurait pesé à 20 ou 30 ans.

L’Echo : Le bonheur pour vous, qu’est-ce que c’est ?

J.P. Mas : Le bonheur c’est ce qui est simple : ma femme, mes enfants, partager des moments de vie avec mes petits-enfants, des choses simples : le chalet à la montagne, le feu qui crépite dans la cheminée avec la neige à l’extérieur. Rien de compliqué et pas forcément des destinations exotiques.

Dernière question, votre mandat de président touche à son terme…. Allez vous vous représenter à la présidence des EdV ?

J.-P. Mas : Je fais une réponse polie parce que je suis habitué aux combats électoraux. Je n’en ai jamais perdu, donc comme je le disais à mon ami Lucien (Salemi, ndDG) il y a 6 ans, « je ne vais pas perdre le dernier » ! Mais ce n’était pas le dernier. Je suis prudent, madré, tout ce que vous voulez. Aujourd’hui, si on me demandait « est-ce que tu arrêtes, je répondrais, non, je ne m’arrête pas » !

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