Hôtellerie-restauration : l’Umih lance une nouvelle plateforme digitale pour faciliter les recrutements
Alors que les tensions sur le recrutement restent très vives dans le secteur, l’Umih veut miser sur de nouveaux outils digitaux facilitant la mise en relation entre employeurs et demandeurs d’emploi.
Nouvelle tentative pour résoudre le casse-tête chinois de la pénurie de personnel dans le tourisme. Après monemploitourisme.fr, « ma carrière camping« , lancé par la FNHPA, c’est au tour de l’Umih de lancer une plateforme, spécifique au secteur de l’hôtellerie et de la restauration.
Baptisée « MonCVnum », cette web application gratuite a été développée en collaboration avec Pôle Emploi et la Dreets (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités). Elle est destinée à créer une CVthèque à la disposition de l’ensemble des entreprises du secteur pour mettre en relation rapidement demandeurs d’emploi et recruteurs.
Comment ça marche ? Le demandeur d’emploi génère sur la plateforme son CV au format QR code, il est accessible à tous les recruteurs sur le territoire français. Avant de postuler, le candidat peut s’assurer qu’il possède toutes les compétences requises en consultant la fiche de poste détaillant les savoir-faire attendus ainsi que les « soft skills ». Si certaines des compétences requises leur font défaut, la plateforme les oriente vers les formations adéquates.
Côté employeur, la CVthèque est accessible sans intermédiaire, la plateforme lui permet également de présenter son établissement.
200000 emplois à pourvoir dans le secteur
L’accès à la plateforme monCVnum.fr se fait par le QRCode. Il sera apposé en vitrophanie sur les vitrines et cartes des cafés, restaurants, hôtels et discothèques, présents dans tous les lieux, instances et acteurs du marché de l’emploi, détaille l’Umih.
« L’objectif premier en ce début de saison touristique est d’enrichir la CVthèque, souligne l’Umih. Une campagne de communication et de promotion sera déployée dans chaque Umih départementale pour inciter un large public à candidater dans nos métiers : jeunes et moins jeunes, étudiants, en reconversion professionnelle, avec le projet de découvrir nos métiers de service… pour une carrière courte ou longue. »
Selon les estimations de l’Umih, 200 000 emplois sont à pourvoir dans le secteur. De nombreux professionnels ont choisi de rendre leur tablier pendant la crise du Covid, accentuant un phénomène qui existait déjà auparavant. Un manque de personnel qui pèse quotidiennement sur l’activité, avec de multiples conséquences.
En dépit de le revalorisation de la grille salariale (de 5,5%, en moyenne), la situation n’a pas évolué, et le personnel manque toujours à l’appel, constatait le nouveau président de l’Umih, Thierry Marx, en janvier dernier. Preuve à ses yeux que la crise des vocations ne se résume pas à la seule question de la rémunération. « Est-ce qu’aujourd’hui on veut avoir un rapport sacrificiel au travail ? Non. Est-ce que je dois trouver de nouvelles formes de planification du travail ? Oui », martelait-il alors, tout en évoquant d’autres pistes, parmi lesquelles de nouveaux modèles de contrats de travail ou de convention collective.
Le gouvernement doit de son côté présenter mercredi un « plan saisonniers » porté par Olivier Dussopt, ministre du Travail et Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée notamment des PME et du Tourisme. Ce dispositif sera dévoilé dans le cadre d’un déplacement dans les Landes où sera notamment abordée l’épineuse problématique du logement saisonnier, frein majeur aux recrutements.
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