Helmut Stuckelschweiger (Top) : les agences devraient soutenir les TO qui s’engagent

Depuis sa création en 1998, Top of Travel n'a jamais dévié de son modèle. Celui d'un voyagiste 100% BtoB, offrant aux agences la possibilité de faire partir leurs clients d'aéroports provinciaux de proximité.

Un TO qui prend des risques

"Tellement proche" est d'ailleurs encore en 2016 le slogan d'un TO qui s'engage, prises de risques aériens et terrestres à l'appui, pour continuer d'exister et d'apporter de la valeur ajoutée dans un marché du tourisme complexe. "J'ai pourtant souvent l'impression de ne pas être payé de retour et que les agences n'apprécient pas à sa juste valeur la possibilité de disposer de départs régionaux. Je regrette qu'elles ne se fédèrent pas, au contraire, autour de notre offre. C’est vraiment un argument de vente plutôt que de proposer des départs de Paris ou des gros aéroports régionaux. Cela consoliderait encore plus de départs", commente Helmut Stuckelschweiger, fondateur et directeur général de Top of Travel.

Ne pas traduire que Top va mal. Au contraire, le TO continue de prospérer avec un chiffre d'affaires qui a atteint 64 millions d'euros au 31 octobre dernier (contre 56,3M€ un an plus tôt), et une rentabilité toujours appréciable (110 000 euros en 2015). "Nous visons les 70 millions d'euros de chiffre d'affaires, et même un peu plus en 2017, soit une croissance d'encore 10%", détaille le patron de Top. Il compte notamment sur une remontée des groupes, mis à mal ces dernières saisons par le retrait de destinations traditionnellement porteuses comme la Jordanie. 

Continuer d'innover

"Proposer 53% de nos départs depuis les régions, d'aéroports aussi secondaires que Bergerac, Brive ou Angoulême est une vraie innovation, tout comme investir dans la construction des chambres à l’intérieur d’un resort à Madère pour disposer de stocks. On capitalise bien sûr aussi sur le succès de nos Top Clubs et du marketing malin comme, par exemple, la mise en avant des séjours avec les deux danseurs vedettes de l’émission Danse avec les Stars Alyzée et Grégoire. Mais nous restons une PME du tourisme, et en cela nous devrions pouvoir compter sur la solidarité des agences". 

Top est-il inquiet face à la consolidation qui est en train de réorganiser le secteur du tour-operating ? "Notre positionnement d'artisan, revendiqué, est un atout et le restera même si nous n'avons pas les moyens d’un grand groupe ou le soutien d'un fonds d'investissement", répond lucide Helmut Stuchelschweiger. "Nous devons chaque jour compter sur nos propres forces, innover toujours plus. Cela devrait parler aux agences, aux réseaux et induire une coopération gagnant-gagnant. Elles/ils nous soutiennent, nous prenons des risques et inversement."

Un programme commun anti-trust

"Nous voyons de plus en plus de concurrents qui arrivent sur nos destinations historiques comme Madère ou Malte. Ils cassent les prix et le marché, ce qui est inquiétant pour notre survie à tous. Contre les trusts, le contrepoids des PME est une bonne riposte. Je pourrais baisser les bras parce que tel ou tel TO brade un séjour à 300 ou 400 euros. Je ne peux pas suivre mais moi, j'offre un départ d'Epinal. ça vaut la différence de tarif. Les agences doivent l'expliquer à leur client et nous soutenir, et elles en profiteront aussi. "

Les nouvelles brochures 2017 paraîtront fin décembre avec une segmentation séjours/circuits optimisée. Avec désormais deux catalogues, Top se fait fort, d'un côté de mieux mettre en valeur les clubs et les autres séjours par gamme de produits et de prix, mais aussi de l'autre de faire monter en puissance l'offre circuits. "Nous allons proposer de nouvelles destinations notamment pour développer le long-courrier l'hiver".  %%HORSTEXTE:1%%