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EDITO. Organiser des vacances cet été ? Pagaille en vue…

Entre les compagnies qui annulent des vols, et les destinations qui ouvrent en ordre dispersé, pas facile de voir clair. Vous avez dit pagaille ?

Avec une intelligence artificielle devenue incapable de prédire la demande ou le juste prix, au sortir du confinement, le transport aérien manque de visibilité. D’autant que des compagnies, frappées de plein fouet par la crise du Covid-19, n’hésitent pas à remettre des capacités sur le marché, avant de regrouper des vols pour optimiser leur taux de remplissage. Dans l’ensemble du secteur, le redémarrage se fait à tâtons. Même le patron de Lufthansa s’est récemment retrouvé sur une liste d’attente de 70 personnes

Pour les passagers français dont les billets réservés pour cet été sont annulés, la situation peut devenir kafkaïenne. Comme pour cette famille dont le vol Paris-Washington a été annulé, mais pas le préacheminement de Nantes pourtant réservé sur Air France, dans le même dossier. Jour après jour, la compagnie aérienne envoie des messages… qui se contredisent. Le service client, en partie automatisé, semble dépassé. « Nous craignons cet été, pour nos passagers et notre service client, de nombreux reschudeling », soit des changements d’horaires à grande échelle et avec peu de préavis, nous confie le responsable digital d’une grande agence en ligne française. « Nous en voyons les prémisses. La saison sera compliquée, le client devra se montrer compréhensif. Nous serons nous aussi dans le brouillard absolu », ajoute ce cadre, redoutant « une grande pagaille ».

Les informations sur les formalités d’entrée sont parfois parcellaires, confuses, voire erronées.

La reprise est confrontée à un autre problème, que voyageurs et professionnels découvrent progressivement. La réouverture des frontières se déroule en ordre dispersé. Et les informations sur les formalités d’entrée sont parfois parcellaires, confuses, voire erronées. La preuve par l’exemple, ou plutôt les exemples.

Prenons le Portugal. Sur son site de Conseils aux voyageurs, le Quai d’Orsay dit encore ce matin « Tout voyage sur le Portugal est à différer, sauf nécessité impérieuse. » La page n’a de fait pas été actualisée depuis le 21 avril, même s’il est ajouté que l’information est toujours valide le 16 juin…

Le récent site créé par la Commission européenne pour informer les voyageurs est-il plus fiable ? Pour lui, les ressortissants de l’UE27 et les membres de leur famille peuvent « entrer dans ce pays » ou « en sortir » avec restrictions. Punto final. Pas très précis. Nous avons interrogé l’Office du tourisme du Portugal hier : les formalités d’entrée varient selon le mode de transport, et entre les régions continentales d’une part et les îles d’autre part (lire à la fin de l’article).

Autre cas d’école, l’Espagne, qui rouvre sa frontière avec la France lundi prochain. Le Quai d’Orsay l’assure toujours ce matin, « il convient de reporter les voyages en Espagne ». Son site précise que la dernière mise à jour relative à la destination remonte au 28 mai 2020, mais aussi « Information toujours valide le : 16 juin 2020 »… Le site de la Commission européenne, lui, est à jour sur ce sujet.

Prenons enfin l’exemple de la la Grèce. Jusqu’au 1er juillet, les Franciliens doivent observer une quarantaine de 7 à 14 jours. Que disent les deux sites qui, en théorie font autorité en matière d’informations aux voyageurs ? Le récent site créé par l’Europe explique qu’il « est possible d’entrer ou de quitter le pays pour le tourisme » si le voyageur provient de certains pays listés, dont la France est exclue. Or, vérifications faites hier auprès de l’OT grec, les Français qui viennent d’aéroports de province peuvent bel et bien visiter sans quarantaine la Grèce.

Pas simple dans ces conditions de monter des voyages en tant que professionnel, ou bien de préparer ses propres vacances d’été. Sans même parler des chambres d’hôtel fantômes dans l’hôtellerie… S’agissant des destinations étrangères, il sera utile de vérifier l’information « à la source », auprès de l’Office de tourisme. Pour l’Outre-mer, au moins, c’est désormais plus limpide : la septaine sera supprimée… le 10 juillet au plus tard. A ce sujet, dommage qu’Emmanuel Macron, concentré sur l’ouverture des frontières au sein de l’Union européenne, n’en ait pas fait mention lors de son allocution du 14 juin. Le président aurait ainsi donné un petit coup de pouce à tous ceux qui programment les DOM, et se débattent pour sauver une petite partie de la saison d’été. N’était-il pas question de promouvoir un été bleu-blanc-rouge ?


Ce que dit l’OT du Portugal

Pour le Portugal continental, les voyageurs français peuvent se rendre sur place par voie aérienne sans restriction. S’ils se déplacent en voiture, il faudra patienter jusqu’au 22 juin, date à laquelle la frontière Espagne-Portugal rouvre. S’agissant de Madère et des Açores, un certificat médical est demandé, attestant que la personne n’est pas atteinte du Covid-19. Si un passager arrive dans l’un de ces archipels sans avoir fait le test, elle devra accepter de passer le test à l’arrivée à l’aéroport, pris en charge par les autoritaires insulaires (45 minutes d’attente pour l’obtention du résultat). « Nous conseillons de faire le test avant, pour ne pas perdre de temps à l’arrivée et partir l’esprit léger », explique Jean-Pierre Pinheiro, directeur de l’office du tourisme du Portugal. Car si le test s’avérait positif, le voyageur devrait accepter une quarantaine de deux semaines, prise en charge par les autorités.

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