Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

L’édito de Dominique Gobert : plus dure sera la chute… ou pas !

Dans son édito de la semaine, Dominique Gobert revient sur les craintes liées au coronavirus et ses conséquences sur (toute) l’industrie.

Je vous le disais, pas plus tard que la semaine dernière, le virus venu de Chine, ressemble, pour le tourisme du moins, à ce damné 11 septembre 2001. La peur, quoi qu’on en dise, est cependant totalement irrationnelle. C’est bien ça le drame ! Et comme, dans cette histoire, tout devient de plus en plus irrationnel, confus et géré à la va-vite. Il faut hélas, craindre que non seulement l’économie mondiale en prenne un sacré coup sur la carafe, mais qu’il y ait des chutes dans nos entreprises de tourisme.

L’édito de Dominique Gobert : désolé, c’est encore moi !
Dominique Gobert, éditorialiste

Première chute, hélas quand même un peu prévisible, celle de la compagnie aérienne Flybe, envers laquelle le virus n’aura eu aucune pitié. Déjà exsangue, le transporteur, malgré l’aide du gouvernement grand-breton, a vécu et laisse, une fois de plus, des passagers au sol. Pour eux, comme d’habitude, pas d’espoir de remboursement. Car IATA, dans sa grande arrogance, refuse encore et toujours la moindre instauration d’une caisse de garantie du transport aérien !

Ce qui me fait penser que pour Thaï Airways, c’est loin d’être gagné non plus, malgré toute la sympathie et l’attachement que l’on puisse avoir envers ce pays et cette compagnie.

En revanche, cette belle institution qu’est IATA fait des pieds et des mains auprès des autorités de régulation du transport aérien afin de bénéficier de la suspension des règles d’utilisation des créneaux. Damned, faut quand même pas exagérer, les transporteurs veulent, comme d’habitude, le beurre, l’argent du beurre et la culotte de la crémière, si je puis m’exprimer ainsi. Chacun ses problèmes, hein ?

Comment, au lieu de tenter de calmer les esprits, le Quai d’Orsay peut-il recommander à nos ressortissants, « de différer les déplacements à l’étranger » « dans toute la mesure du possible » ?

Mais après tout, IATA pourrait séduire les différents gouvernements, sans doute plus attachés à défendre leurs industries, ce qui me parait encore un peu délicat en France. Tiens, revenons sur le bel exemple du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), dans le style « surtout pas de vagues ». Comment, au lieu de tenter de calmer les esprits, le Quai d’Orsay peut-il recommander à nos ressortissants « de différer les déplacements à l’étranger » « dans toute la mesure du possible » ? Comment peut-on pondre de telles bêtises, tout en affirmant être « prêt à soutenir nos entreprises de tourisme » ? Et ce ne sont pas les quelques mesurettes, annoncées d’une voix fluette par Bruno Le Maire, qui vont véritablement empêcher voyagistes, agents de voyages, hôteliers et tous les autres métiers du secteur de souffrir et, hélas… Peut-être que certains ne s’en relèveront pas, car la tréso n’est pas éternelle, contrairement aux diamants. Ce qui me fait penser que même ce bon James 007 ne verra pas la sortie de son nouveau navet avant un bon mois, si tout va bien… Si même le cinéma, cruellement affecté par des Césars débiles est atteint du Covid 19, où va-on ?

Israël, sans doute pour la seule et unique fois, est d’accord avec la Palestine pour interdire l’entrée de son territoire aux ressortissants français et italiens, non résidents sur leur territoire, des fois que nous serions contagieux. Il est vrai que le virus est autrement plus dangereux que les bombes et autres saletés létales !

Laurent Abitbol, sur un plateau télé la semaine dernière, se montrait cependant rassurant, tout en soulignant la grande difficulté dans laquelle se trouvent voyagistes et distributeurs. « Bien sûr, nombreux sont les voyagistes et les distributeurs qui n’ont pas les reins assez solides pour supporter le choc », expliquait le patron de Marietton Développement. Même le groupe TUI vient d’annoncer des mesures drastiques d’économie, notamment le gel des embauches pour une durée indéterminée. Quant à Havas, Selectour et quelques autres, ils auront les moyens de résister… Jusqu’à quand ?

Les plus fragiles vont être mal. Très mal. A moins qu’au bout d’un petit moment, nos voyageurs de tout poil, sans doute alléchés par toutes les promotions qui fleurissent actuellement, ne fassent fi du virus et s’attachent à préserver leurs vacances.

Les plus fragiles vont être mal. Très mal. A moins qu’au bout d’un petit moment, nos voyageurs de tout poil, sans doute alléchés par toutes les promotions qui fleurissent actuellement, ne fassent fi du virus et s’attachent à préserver leurs vacances. Comme le dit mon bon Abitbol, « le prix est souvent plus fort que la peur » ! Comme il a raison.

En revanche, et là ça risque de devenir dramatique, c’est l’APST qui risque de trinquer à nouveau. Mais cette fois, cela risque d’être un plus gros bouillon.

Pendant ce temps-là, du côté de la Syrie et la Turquie, des centaines de milliers de réfugiés tentent d’éviter non seulement les bombes, les tirs honteux des douaniers grecs, mais aussi de trouver refuge vers l’Europe : eux, entre le virus et la mort sinistre, ils ont choisi. Mais là, tout le monde s’en fout.

Ah, on ne va pas se quitter sans un petit sourire, venu, encore une fois, d’un de nos ministères. Celui de la Cohésion des Territoires et des Relations avec les collectivités territoriales. Lequel vient de lancer un site (et c’est la vérité vraie), intitulé stop-punaises.gouv.fr, afin d’apporter et je cite, des « conseils aux touristes pour éviter toute prolifération des punaises de lit, qui peuvent gâcher un voyage » ! Sic et totalement avenu. A condition, bien sûr de voyager…!

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique