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Belambra face au défi du recrutement saisonnier

Entre double saisonnalité et tension sur certains métiers, les RH doivent faire preuve d’ingéniosité pour attirer et fidéliser les talents. Un défi permanent chez Belambra.

nAvec 45 clubs et hôtels répartis sur l’ensemble du territoire français, Belambra connaît une forte variation de ses effectifs au gré des saisons. L’entreprise emploie en moyenne 1 500 collaborateurs à l’année (400 permanents), mais voit ce chiffre grimper jusqu’à 1 800 en hiver et 2 800 en été. Cette double saisonnalité impose une gestion fine du personnel, notamment pour assurer un suivi optimal des saisonniers.

« Nous avons des saisonniers qui reviennent chaque année. Mais la crise sanitaire de 2020-2021 a bouleversé notre vivier. Nous avons perdu près de 40% de nos collaborateurs saisonniers permanents, réorientés vers d’autres secteurs. Il a donc fallu reconstruire cette base de talents et mettre en place des actions fortes pour fidéliser nos équipes », résume Mélanie Fontugne, directrice des ressources humaines chez Belambra.

La double saisonnalité, une contrainte et une force

Aujourd’hui, la situation s’est stabilisée avec un retour progressif des collaborateurs permanents et une hausse du taux de retour des saisonniers. « Plus de 25% des saisonniers ayant travaillé en 2024 souhaitent revenir pour une nouvelle saison cette année », poursuit la DRH.

Belambra tire parti de cette particularité en proposant des contrats longue durée aux collaborateurs disponibles sur les deux saisons. « La double saisonnalité peut être une contrainte opérationnelle, mais aussi une force. Nous proposons des contrats de longue durée à ceux qui acceptent de travailler en hiver et en été », souligne Mélanie Fontugne. Cette flexibilité permet à certains collaborateurs d’accéder rapidement à des CDI.

Sur certains postes en tension, cette mobilité est un véritable levier d’embauche. « Un cuisinier souhaitant travailler en Bretagne ne pourra pas avoir un CDI si nos clubs bretons n’ouvrent que six mois par an. En revanche, s’il accepte une mobilité entre les saisons, comme quatre mois à la montagne l’hiver et huit mois sur le littoral l’été, nous pouvons lui proposer un CDI. Nous avons la capacité de cédéiser ceux qui souhaitent s’inscrire dans la durée », précise la DRH.

Un entretien sur Teams peut suffire pour être recruté

Chez Belambra, le processus de recrutement a été repensé pour gagner en efficacité. La réactivité est essentielle. Comme le précise la responsable, « un candidat peut être contacté en visioconférence sur Teams et recevoir une proposition rapidement, à la mer, montagne ou campagne selon ses souhaits ». Un site carrière optimisé facilite la mise en relation avec les candidats et améliore le taux de conversion. En parallèle, des actions de terrain comme les forums, les jobs dating et les partenariats avec France Travail permettent d’élargir le vivier de talents.

Si certains postes dans l’hôtellerie-restauration exigent une expertise technique comme en cuisine, au bar ou à l’animation, l’accent est aussi mis sur le savoir-être des postulants : « Plus que des expertises métiers, nous recherchons avant tout des personnes faisant preuve d’initiative, de bienveillance et ayant le sens du service client », précise Mélanie Fontugne.

Promotion interne

La formation et l’évolution interne constituent également des éléments clés. De nombreux collaborateurs commencent en tant que saisonniers avant d’évoluer vers des postes à responsabilités. « Nous avons une majorité de nos directeurs délégués qui sont d’anciens responsables métier. Notre directeur des opérations a commencé comme directeur d’établissement il y a dix ans. Cette culture de la promotion interne est un vrai atout », affirme la DRH. Mélanie Fontugne se dit par ailleurs ravie de « signer des bons de départ à la retraite » pour des gens qui ont fait carrière chez VVF devenu Belambra.

Pour rester attractif dans un secteur en tension, l’intégration des nouveaux collaborateurs est soignée. Chaque saisonnier bénéficie d’un parcours structuré comprenant un accueil sur site, une découverte des lieux, une formation et un accompagnement par un référent. « La première impression est déterminante, notamment pour les jeunes en première expérience. Nous savons que nous ne garderons pas tous nos employés sur le long terme, mais nous voulons qu’ils vivent une expérience positive », souligne Mélanie Fontugne.

« Il faut être disponible quand les clients partent en vacances »

« Ces métiers demandent une implication forte : horaires décalés, week-ends travaillés, périodes de forte activité… Il faut être disponible quand les clients sont en vacances. Notre politique de rémunération est alignée sur le marché et tient compte de ces spécificités » ajoute encore la dirigeante.

La promotion interne est également un levier fort : nombreux sont ceux qui gravissent les échelons jusqu’à des postes de direction. « Nous avons des paliers d’évolution sur les mêmes métiers et des passerelles intéressantes d’un poste à un autre. Un responsable hébergement peut, par exemple, prendre un poste de responsable restauration durant plusieurs saisons pour développer ses compétences dans ce domaine » illustre la DRH.

Bouche-à-oreille et cooptation

Le bouche-à-oreille et la cooptation jouent un rôle essentiel dans le recrutement. De nombreux candidats rejoignent l’entreprise sur la recommandation d’un ancien collègue. Si certains métiers, comme la cuisine ou l’entretien, restent sous tension, une gestion adaptée des ressources humaines permet de stabiliser les équipes en misant sur trois piliers : réactivité, formation et fidélisation.

« Le tourisme est un secteur exigeant mais riche en opportunités. Nous avons prouvé qu’il est possible non seulement de recruter efficacement, mais aussi de bâtir de vraies carrières », conclut Mélanie Fontugne.


Une campagne pour recruter 900 personnes

En parallèle de la Semaine des Métiers du Tourisme (du 17 au 23 mars), Belambra déploie pour la saison été une campagne devant permettre au réseau de recruter 900 personnes, notamment sur ses sites de montagne.

Inspirée de sa communication globale « On s’habitue vite à… », Belambra souhaite interpeler et attirer tous les professionnels de l’hospitalité et de la restauration. Cette campagne met en lumière « l’épanouissement et le développement personnel que les saisonniers pourront expérimenter en rejoignant les clubs Belambra cet été ».

En parallèle, plusieurs événements consacrés au recrutement seront organisés dans les différents clubs. Belambra a notamment organisé un job dating dans son club « Les Criques » le 10 mars dernier sur la presqu’île de Giens. L’enseigne participera à 15 autres forums de recrutement dans les semaines à venir.

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