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Véronique Siegel (Umih) : « Les meublés de tourisme échappent aux règles de sécurité imposées aux hôtels »

À la tête de la branche hôtellerie de l’Umih, Véronique Siegel livre un plaidoyer pour un allègement des contraintes pesant sur les pros du secteur.

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L’Écho touristique : Le gouvernement veut simplifier la vie des entreprises. Ce projet de loi actuellement en discussion va-t-il dans le bon sens pour l’hôtellerie ?

Véronique Siegel, présidente Umih Hôtellerie Française : L’intention est bonne, mais nous restons prudents. La Confédération des acteurs du tourisme (Cat) à laquelle nous sommes adhérents a formulé un grand nombre de recommandations (53 précisément, NDLR). Toutes n’ont pas été retenues. J’espère que celles qui le sont iront au bout du chemin législatif. Mais il y a encore du pain sur la planche.

Cela fait des années que l’on parle de simplification, sans effets concrets. Aujourd’hui encore, les hôteliers croulent sous les obligations réglementaires, les contrôles, les normes qui se superposent sans cohérence. Nous avons besoin de sécurité, oui, mais aussi de bon sens.

L’accumulation des démarches administratives nuit-elle à la compétitivité du secteur ?

Véronique Siegel : Évidemment. Trop de temps est perdu à gérer des démarches chronophages, ce qui détourne les hôteliers de leur cœur de métier : accueillir leurs clients, investir, innover, faire vivre leurs établissements. Dans un secteur qui peine à recruter, à fidéliser et à se projeter, cette complexité administrative est un frein majeur à l’attractivité.

Chaque année, nous avons besoin de 200 000 salariés, mais nous n’en formons que 80 000.

La question de l’emploi est centrale dans vos combats. Comment faire face aux difficultés de recrutement ?

Véronique Siegel : L’hôtellerie souffre d’un déficit structurel de main-d’œuvre. Chaque année, nous avons besoin de 200 000 salariés, mais nous n’en formons que 80 000. Nous avons donc besoin d’ouvrir le recrutement, notamment à la main-d’œuvre étrangère. C’est pourquoi nous avons plaidé pour que nos métiers figurent sur les listes des professions en tension, ce qui est désormais le cas dans la quasi-totalité des territoires.

Vous évoquez aussi les cas de travailleurs sous alias. De quoi s’agit-il ?

Véronique Siegel : Ce sont des personnes embauchées en toute légalité, avec des papiers en règle, qui révèlent parfois plusieurs mois ou années plus tard qu’elles ont travaillé sous une fausse identité. Ce n’est pas du travail dissimulé : les charges ont été payées, les contrats signés. Mais l’employeur se retrouve mis en défaut, alors qu’il a agi de bonne foi. Nous demandons un traitement humain de ces situations, via les préfectures. Il n’y a pas de statistiques à ce sujet, mais ces cas sont plus fréquents qu’on ne l’imagine.

Nous sommes en situation de concurrence déloyale extrême avec les meublés de tourisme

Vous dénoncez également une concurrence déloyale de la part des plateformes de réservation et des meublés de tourisme. En quoi cela vous impacte-t-il ?

Véronique Siegel : C’est une double concurrence. D’abord, les plateformes de réservation prélèvent des commissions très élevées, entre 15 et 17%, souvent vers des pays fiscalement plus favorables que la France. Cela rogne nos marges. Ensuite, il y a les meublés de tourisme qui exercent la même activité que nous, sans être soumis aux mêmes règles ni aux mêmes obligations. Pas de normes de sécurité incendie, pas de contraintes d’accessibilité, et une fiscalité allégée. Cela déséquilibre complètement le marché, et c’est profondément injuste. C’est une situation de concurrence déloyale extrême avec les meublés de tourisme. Car ceux-ci échappent aux règles de sécurité imposées aux hôtels.

Aujourd’hui, un meublé qui héberge autant de voyageurs qu’un petit hôtel ne répond à aucune exigence en matière de sécurité. Un touriste endormi reste vulnérable, qu’il soit dans une chambre d’hôtel ou un appartement. Ce déséquilibre réglementaire met en danger à la fois notre modèle économique et, potentiellement, la sécurité des clients.

Quelles sont les conséquences sur les territoires ?

Véronique Siegel : Elles sont multiples. Cette prolifération de meublés accentue la crise du logement dans les zones tendues. Dans le même temps, elle transforme des quartiers entiers en vitrines touristiques, vidées de leurs habitants, devenues des parcs d’attractions à ciel ouvert. Il faut retrouver un équilibre entre habitat et tourisme, entre économie et vie locale.

Que préconisez-vous ?

Véronique Siegel : Nous avons bon espoir avec la loi Lemeur, votée en novembre dernier, qui vise à mieux encadrer les locations de meublés touristiques. Nous attendons maintenant les décrets d’application avec impatience. Il y a aussi eu un premier geste dans la loi de finances 2025, qui a réduit l’avantage fiscal pour ces locations. C’était nécessaire. Mais il reste de nombreuses disparités, notamment sur la sécurité. Les hôtels, quelle que soit leur taille, sont soumis à des normes très strictes et coûteuses. Il est temps de rétablir des règles du jeu équitables.

Si rien n’est fait, les défaillances pourraient s’accélérer.

Le secteur hôtelier reste-t-il fragilisé par les effets de la crise sanitaire ?

Véronique Siegel : Oui. L’hôtellerie a été durement touchée par le Covid. Même si l’activité a repris, les trésoreries restent sous tension. De nombreux établissements remboursent encore leur prêt garanti par l’État (PGE). Après un rebond en 2023, nous constatons un ralentissement en 2024. Si rien n’est fait, les défaillances pourraient s’accélérer.

L’attractivité de la profession est un autre sujet fort. Que fait l’Umih à ce niveau ?

Véronique Siegel : C’est une priorité absolue. Il faut donner envie aux jeunes de rejoindre nos métiers, les former, et surtout leur permettre d’y construire une trajectoire durable. Nous avons obtenu une revalorisation de la grille salariale pour les apprentis, c’est un premier levier. Dans le Bas-Rhin, notre centre de formation accueille déjà 800 jeunes en apprentissage.

Nous avons également travaillé, avec la branche restauration, à la création d’un module de formation à la gestion, destiné à ceux qui veulent ouvrir un établissement. Trop de jeunes se lancent sans bases solides, ce qui conduit souvent à l’échec. Former, accompagner, intégrer : c’est là que tout commence. Pour moi, l’emploi reste le premier vecteur d’intégration.

Qu’en est-il sur la transition écologique et numérique ?

Véronique Siegel : Nous sommes actifs sur ces deux fronts. Nous avons publié un guide sur la sobriété énergétique et un autre sur la gestion de l’eau est en préparation. Les économies générées sont réelles, notamment à moyen terme. Quant au numérique, l’intelligence artificielle est un enjeu majeur. Elle peut aider à mieux gérer les stocks, les réservations, la communication. Mais trop peu d’entreprises s’y intéressent encore. Nous proposons donc des webinaires et des outils pour accompagner cette transition.

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