Bali évite l’exode des touristes
Après l’attentat du 1er octobre, où aucune victime française n’est à déplorer, les annulations restent limitées. Les tour-opérateurs proposent des reports sans frais jusqu’au 9 octobre.
Trois ans après l’attentat qui avait fait 202 morts, le terrorisme a de nouveau frappé l’Ile des Dieux. Samedi 1er octobre, 26 personnes ont été tuées dans trois attentats secouant les stations touristiques de Bali, dont l’un sur les mêmes lieux qu’en octobre 2002. Ils sont attribués pour l’instant à l’organisation islamiste Jemaah Islamiya. Les TO ont pu très rapidement contacter leurs 400 clients sur place et dès samedi soir, le ministère des Affaires étrangères pouvait certifier qu’aucune victime française n’était à déplorer. Cela a été un peu plus compliqué pour les clients qui avaient acheté un simple vol sec, précise René-Marc Chikli, président de l’Association de tour-opérateurs (Ceto). Cette prise de contact direct par les voyagistes a certainement contribué à rassurer les clients, qui ont été priés de se replier dans les hôtels.
Contrairement à ce qui s’est déroulé il y a trois ans, il n’y a pas eu d’exode. Tout se passe comme si, en trois ans, le monde avait été quelque peu anesthésié par ce qui s’est passé entre temps, à Madrid, en Turquie, en Thaïlande, aux Philippines, à Londres…, indique le bureau du tourisme balinais. Même son de cloche chez les voyagistes français. Asia (qui possède son propre bureau à Bali) a pu très vite contacter ses 78 clients sur place. Tous continuent leur séjour, et pour les départs qui étaient prévus dimanche et lundi, seul un couple en voyage de noces a préféré modifier sa destination, indique le PDG Jean-Paul Chantraine. Le TO s’apprêtait à terminer l’année avec 4 300 clients à Bali (+10 % par rapport à 2004), soit sa meilleure année depuis 2001.
Des clients solidaires de la population locale
Nouvelles Frontières a également fait l’appel de ses 66 clients (une quarantaine à la carte et 26 en circuits) qui ont choisi, comme ceux de Kuoni France (55 clients) ou de Jet tours (une dizaine), de continuer leurs vacances. Il n’y a pas de panique. Tout se passe comme si les clients avaient intégré le risque terroriste, confirme Jacky Pilot chez Voyageurs Associés. Certains ont même manifesté leur désir de rester sur place pour marquer leur solidarité avec la population locale. Réunis le 3 octobre, les voyagistes membres du Ceto ont décidé de maintenir leurs départs, avec des mesures d’assouplissement jusqu’au 9 octobre inclus. Les clients auront le choix entre deux options : le report sans frais sur l’Indonésie à une date ultérieure pendant un an, ou le report sans frais sur une autre destination, valable pendant un an également.
Un impact sur les fêtes de fin d’année
L’impact de l’attentat du 12 octobre 2002 avait été catastrophique pour Bali. La fréquentation avait alors chuté, de 1,3 million de visiteurs étrangers en 2002 à 993 000 en 2003, soit un retour au niveau de 1993. Après des mois de crise, aggravée par les craintes engendrées par le Sras, l’île commençait à peine à remonter la pente avec le retour des Australiens, sa principale clientèle.
Elle reprenait également des couleurs depuis quelques mois auprès des voyageurs français et les taux d’occupation des hôtels frisaient les 98 % cet été. L’impact de ces nouveaux attentats devrait être toutefois plus faible. Septembre et octobre sont des mois plutôt creux pour le marché français. Mais ces événements risquent d’influer sur les prises de commandes pour les semaines à venir, et notamment les fêtes de fin d’année, regrette Floréal Gavalda chez Kuoni.
