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Alerte sur l’emploi

Le chômage n'épargne pas le secteur du tourisme. Les mesures présentées par le gouvernement ces derniers jours seront-elles efficaces pour relancer la croissance et les embauches ? Pas suffisant, répondent les professionnels.

Le chômage a atteint, en décembre, un niveau inégalé depuis douze ans. Selon les chiffres publiés le 25 janvier, la France métropolitaine comptait 2,8 millions de demandeurs d'emploi sans activité en décembre, soit une hausse de 152 000 personnes sur un an (+ 5,6 %). En incluant ceux qui ont exercé une activité réduite, 4,27 millions de Français étaient en quête de travail fin décembre. Le total grimpe à 4,53 millions avec les départements d'Outre-mer. L'évolution est particulièrement préoccupante pour les plus de 50 ans, les femmes et les moins de 25 ans. La prévision de croissance pour 2012, révisée à la baisse à 0,5 %, ne laisse pas présager un recul du chômage.

 

LE SECTEUR DU TOURISME, FORTEMENT TOUCHÉ

 

Dans ce contexte particulièrement dégradé, le gouvernement vient d'annoncer différentes mesures pour relancer l'emploi. À savoir une baisse des charges patronales de 5,4 % (ce qui représente 80 euros par mois pour un salaire net de 1530 euros, ou 158 euros par mois pour un salaire net de 2300 euros), et le dispositif « zéro charge » pour l'embauche de jeunes de moins de 26 ans dans les TPE.

Le secteur du tourisme, fortement touché par la crise économique depuis 2009, peut-il s'appuyer sur ces aides pour redynamiser sa croissance et son emploi ? Sachant que selon le CEP (Contrat d'études prospectives) présenté par le SNAV en septembre dernier, la moitié des 30 000 professionnels du secteur travaillent dans des entreprises de moins de dix salariés et un tiers ont moins de 30 ans.

Pour Laurent Pézaire, responsable des agences Manpower Paris restauration et prestige, hôtellerie et tourisme, « ces aides peuvent permettre d'amortir les effets de la crise » mais pas d'embaucher. Une position que partagent les agences interrogées. « Les mesures d'allégement ou de suppression de charges ne suffisent pas, il faut créer de l'activité pour pouvoir embaucher », explique Jacqueline Milcamps, de l'agence Tawa à Mulhouse. Même constat pour Annick Lambert, responsable de l'agence Voyages Rouxel-Lambert à Vannes : « si la réduction des charges nous fera gagner quelques centaines d'euros par mois, avec la hausse de la TVA, je ne vois pas comment nous allons faire sans augmenter les prix ».

 

LA BRANCHE A PERDU PRÈS DE 4 000 EMPLOIS

 

D'autant que la conjoncture économique amplifie une évolution structurelle : le transfert des emplois vers la sous-traitance et les métiers liés au web. À contre-courant, les pure players comme Egencia ou Go Voyages continuent à recruter, et ont même des difficultés à trouver des candidats sur des profils liés au marketing web ou aux réseaux sociaux. Ce qui n'est pas du tout le cas de la distribution dite « classique ». Laurent Pézaire s'attend à un premier semestre 2012 difficile : « depuis quelques mois, les entreprises sont moins en demande, on a plus de mal à placer les agents de réservation, les billettistes et les forfaitistes ». Sur le terrain, les agences sont, elles aussi, inquiètes pour leur avenir. À Metz, une agent de voyage craint pour son poste : « Nous sommes deux et les résultats chutent. On ne pourra pas continuer longtemps ». En Moselle, une responsable de point de vente a dû se passer d'un CDD, non remplacé, dans une équipe de trois : « la masse salariale était trop élevée », explique-t-elle.

Selon le CEP, ces trois dernières années, la branche a perdu près de 4 000 emplois, dont 3 000 dans le secteur des agences.

Mais les grands groupes ne s'en sortent pas mieux. Carlson Wagonlit Travel devrait supprimer 89 postes en 2012, après 423 départs depuis 2009, Nouvelles Frontières prévoit quelques 400 départs, la liquidation de SeaFrance a laissé 510 salariés sur le carreau, Fram n'exclut pas un plan social tout comme Air France. La compagnie, ainsi que des TO comme Asia ou Vacances Transat s'est pour le moment limitée au gel des embauches. Enfin, beaucoup de voyagistes, positionnés sur le Maghreb notamment, peinent à s'en sortir. La côte d'alerte est atteinte.

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