Air France-KLM encaisse ses premiers bénéfices depuis 2008
Avec un bénéfice net de 118M€, le groupe franco-néerlandais repasse dans le vert. Une première depuis 2008, ce qui ne l’empêche pas d'envisager 1600 départs volontaires d'ici 2017.
Après l’effort, le réconfort ? Si l’année 2015 a été particulièrement mouvementée au sein d’Air France, en raison des négociations sur le plan "Perform 2020", elle s’achève sur une note optimiste avec un résultat d'exploitation positif, comme l’avait anticipé Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM, dès la mi-janvier 2016.
Le désendettement suit son cours
Le groupe a en effet annoncé ce jeudi 18 février avoir renoué avec les profits, avec 118 millions d’euros de bénéfice net l’an dernier. Une première depuis 2008. En 2014, ses pertes avaient atteint 225 millions d'euros.
L’avionneur franco-néerlandais relève dans un communiqué une nette amélioration des résultats d’exploitation au quatrième trimestre, et ce, malgré l’impact des attentats de Paris qui lui auraient fait perdre environ 50 millions d’euros.
Il a par ailleurs enregistré un chiffre d’affaires de 26,1 milliards d’euros, en hausse de 4,6%, mais "en recul de 3,2% à données comparables", c’est-à-dire à change constant et hors impact de la grève des pilotes de septembre 2014. La dette nette a pour sa part été ramenée à 4,3 milliards d’euros fin 2014, soit 100 millions de mieux que prévu, contre 5,4 milliards fin 2014.
1600 départs volontaires
Pas question de se réjouir trop vite pour autant. "Le contexte global demeure très incertain en 2016 concernant le prix du carburant, la poursuite de la situation de surcapacité sur différents marchés et l'environnement géopolitique et économique", précise Air France- KLM.
Selon des sources syndicales, Air France prévoirait d’ailleurs 1 600 départs volontaires d'ici 2017. Le 15 janvier, la compagnie a présenté un nouveau projet de croissance pour 2017-2020. Cette adaptation du plan "Perform 2020" repose notamment sur une offre long-courrier renouvelée, de nouvelles destinations et des capacités en hausse.
Air France soupçonnée d'"entente sur les prix"
Ce redressement, Air France-KLM le doit en partie à la faiblesse du prix du carburant. Un élément qui intervient d’ailleurs dans l’actualité récente de la compagnie nationale : alors que le prix du baril a fortement chuté depuis deux ans, elle n’a pas baissé le coût du billet sur ses vols vers La Réunion, pour lesquels la part du carburant dans le coût du transport est important, mais les a au contraire augmenté.
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) va d’ailleurs lui demander des "clarifications" sur ses pratiques tarifaires, ainsi qu’à Air Austral et Corsair, en raison de soupçons sur une "forme d'entente" sur les prix, a annoncé le 17 février le ministre de l'Economie Emmanuel Macron. Toutes ces compagnies ont en effet augmenté leurs tarifs quasi simultanément sur la liaison entre Paris et l’île de La Réunion.
