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A la conquête de la Guyane

Céline Gessier est chef de projet chez Prexo, agence de tourisme d’affaires implantée à Paris. La découverte de la Guyane l’a très agréablement surprise.

Soyons francs ! J’avais un a priori franchement négatif sur la Guyane : moustiques, jungle, chaleur accablante… En plus, c’est une destination que l’on ne m’a jamais demandée. Et puis j’y suis allée, à l’invitation du Comité du tourisme de Guyane, en partenariat avec Accor et Air France. Et là, énorme surprise !

Tout a commencé par un vol direct sans problème avec Air France, puis le Novotel de Cayenne. Pas luxueux mais très correct, comme d’ailleurs l’ensemble des structures hôtelières où nous sommes passés. Première surprise tout de même le soir de l’arrivée, d’ordre culinaire, avec un carpaccio de crevettes, à la glace au piment. Aussi étonnant que délicieux ! Le lendemain matin, nous avons fait deux heures de route jusqu’à Régina, puis 1 h 30 de pirogue pour gagner le camp Cisame, en pleine forêt. Et là, ce fut le bonheur total. Le créateur du camp est un personnage, de surcroît un grand professionnel, et son équipe est très pédagogue. Nous avons cherché (et trouvé !) de l’or, descendu le fleuve en maillot de bain, uniquement portés par un gilet de sauvetage, et marché pieds nus en forêt, en parfaite harmonie avec la nature. Tout le monde se parlait. La nuit dans un hamac fut inoubliable, sous le carbet et les étoiles. Je ne dis pas que j’ai dormi comme un loir, mais j’ai vraiment adoré cette symphonie de crapauds-buffles et de singes hurleurs et puis les parfums, inoubliables. Sans oublier le plus fort : pas un moustique !

Après ces deux journées d’activités, nous avons dormi au Mercure Ariatel, avant de filer sur les îles du Salut en catamaran. Très sympa. Un autre réceptif nous a alors montré quelques exemples de rallyes qu’il organise sur place, pour découvrir ces îles paradisiaques qui hébergèrent jadis le fameux bagne. Il y avait là aussi des singes, des agoutis (sorte de lapins sans oreille) et des iguanes. L’Auberge, pour le déjeuner, fut très agréable. Quant à l’hôtel des Roches, où nous avons dîné le soir, il est idéal pour les cocktails et soirées groupes, car il ouvre sur la plage.

Technologie de pointe et vie sauvage préservée

Le lendemain, nous avons mis le cap sur le centre spatial de Kourou avec, au programme, une conférence et des films dans la salle de commandes Jupiter. J’ai été la première surprise d’être aussi captivée par la conquête spatiale telle qu’on nous l’a présentée. La visite des sites de lancement prit ensuite tout son sens. Mais attention : il est important de ne pas organiser un voyage en Guyane en fonction des dates de lancement d’une fusée, trop aléatoires car souvent reportées.

Si la ville de Kourou est sans intérêt, Cayenne vaut en revanche le coup d’oeil : marché, couleurs, piments et fruits exotiques… C’est là la grande force de cette destination française : ses multiples facettes et contrastes, le top de la technologie mondiale et, juste à côté, une vie qui est restée sauvage. En plus, tous les gens rencontrés lors de ce périple étaient des passionnés qui adoraient cette région et le travail qu’ils y faisaient, c’est important dans le tourisme d’affaires.

Alors oui, en une semaine, tous mes préjugés sont tombés. La destination est sûre, on y parle français, on y vit des choses uniques, on mange bien et c’est moins cher qu’à côté ! Bref, elle est parfaite pour des incentives, à condition de prévenir le client : on ne vient pas en Guyane pour les plages. Dans l’avion du retour, j’ai testé les réactions : pas un seul mécontent !

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