Virus Zika : ce qu’il faut dire à vos clients
En 24 heures, la médiatisation autour du virus Zika est montée d'un cran, l'OMS ayant appelé à une réunion d'urgence sur le sujet lundi 1er février prochain. Face aux questions qui ne vont pas manquer, voilà ce qu'il faut savoir.
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a demandé le 28 janvier une réunion d'urgence le 1er février sur l'épidémie de Zika, bénigne en apparence mais soupçonnée de provoquer de graves malformations congénitales et qui se propage "de manière explosive" sur le continent américain, avec trois à quatre millions de cas attendus cette année.
Qui est Zika ?
C’est un virus transmis par piqûres de moustique tigre, ou du genre Aedes aegypti. Ces moustiques peuvent également véhiculer la dengue et le chikungunya. Le virus ne se transmet pas directement entre humains.
Zika a été repéré en 1947, sur un singe en Ouganda. Son nom est celui d’une forêt située au sud de Kampala, la capitale du pays. Selon le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP), le virus a été isolé chez l’homme dès 1952 en Ouganda et en Tanzanie.
La première épidémie importante date de 2007 dans les îles de Yap en Micronésie. Entre novembre 2013 et février 2014, environ 32 000 personnes ont été infectées en Polynésie française. En 2014 et 2015, c’est la Nouvelle-Calédonie qui a été touchée par une épidémie.
Où sévit actuellement Zika ?
La souche du virus circule actuellement en Amérique, où il provoque depuis 2015 une épidémie "sans précédent", selon l’Institut Pasteur. Il est apparu pour la première fois au Brésil en mai 2015, et il est désormais présent dans 21 des 55 pays du continent américain, y compris la zone antillaise, incluant parmi les DOM TOM françaises, la Guyane, la Martinique et la Guadeloupe. Selon l’OMS, le virus Zika "va continuer à s’étendre dans les prochaines semaines".
Le Brésil, avec environ 1,5 million de cas, est le pays le plus touché. Le 28 janvier, le Honduras a annoncé avoir enregistré plus de 1 000 cas depuis décembre. La Martinique et la Guyane sont passées la semaine dernière au stade épidémique. Un cas a par ailleurs été confirmé en Guadeloupe et un autre à Saint-Martin.
Quels sont les symptômes et les personnes à risques ?
Selon le HCSP, la maladie est "mal connue", mais présente quelques caractéristiques : dans la grande majorité des cas (70 à 80 %) l’infection passe inaperçue. Lorsqu’ils s’expriment sur une personne, les symptômes sont de type grippal (fièvre, maux de tête, courbatures), accompagnés d’éruptions cutanées. "La durée d’incubation varie de 3 à 12 jours.
Le virus peut aussi se manifester par une conjonctivite ou par une douleur derrière les yeux, ainsi que par un œdème des mains ou des pieds. La maladie se propage moins que la dengue ou le chikungunya, qui se transmet aussi par des moustiques Aedes, mais elle entraîne une fréquence inhabituelle de complications neurologiques, qui peuvent provoquer un syndrome de Guillain-Barré.
Jusqu’ici, aucun cas de décès par le virus Zika n’a cependant été répertorié.
En raison du risque de malformation sur le foetus porté par les femmes infectées, les femmes enceintes font l'objet d'un principe de précaution renforcé. C'est ce qui a conduit Marisol Touraine, la ministre de la Santé, le 28 janvier, à recommander à celles-ci de différer d'éventuels voyages dans les Antilles et en Guyane.
Ce matin, la ministre des Outre-mer George Pau-Langevin a toutefois relativisé ces propos. "(…) à mon sens une femme enceinte qui met du produit anti-moustiques, qui dort avec une moustiquaire ou avec une clim' fraîche, a un risque très limité (…)".
Quelle prévention ? Quel traitement ?
La prévention est classique : couvrir les zones du corps dénudées et utiliser un répulsif anti-moustiques, dormir avec une moustiquaire.
La maladie à virus Zika ne requiert aucun traitement spécifique, indique l'OMS. Les sujets atteints doivent beaucoup se reposer, boire suffisamment et prendre des médicaments courants contre la douleur et la fièvre. En cas d’aggravation des symptômes, ils doivent consulter un médecin.
Il n’existe actuellement aucun vaccin.
Les annulations ou reports sont-ils possibles ?
Plusieurs compagnies aériennes ont décidé d'assouplir leur dispositions commerciales. Corsair a confirmé ce matin sur France Info qu'elle autorise les femmes enceintes et les voyageurs avec bébé à annuler ou reporter sans frais leur voyage vers la Martinique ou la Guadeloupe.
De son côté, Air France a indiqué que "le virus Zika n'a pas d'effet sur ses opérations et la desserte des destinations concernées". La compagnie a précisé toutefois qu'elle "suit de près la situation, en lien direct avec les autorités sanitaires françaises et internationales" et que "des annonces sont faites à bord des vols à destination des zones touchées par le virus.
Les compagnies chilienne Lan et brésilienne Tam, remboursent ou acceptent les reports sur d'autres vols pour les femmes enceintes ayant des billets vers la vingtaine de pays où le virus a été recensé. Delta Airlines et Américan Airlines ont pris des mesures similaires.
Du côté des voyagistes, aucune disposition particulière n'a été prise "mais si une femme enceinte appelle son tour-opérateur et demande un report de son voyage, il ne le lui refusera pas", a déclaré au quotidien Les Echos René-Marc Chikli, président du Syndicat des entreprises de tour-opérating.
