Sirince

Artisanat et contrefaçons

Un village traditionnel est une chose suffisamment rare sur la côte pour ne pas manquer sa visite. Celui-ci fut fondé par un habitant d’Ephèse, qui ne tenait pas à faire savoir qu’il avait découvert un si bel endroit : il lui donna le nom de Cirkince, qui signifiait laideur. La ruse fut vite éventée, et on le rebaptisa Sirince, c’est-à-dire charme. En approchant, on aperçoit d’abord les silhouettes élancées des cyprès, qui rivalisent avec celle du minaret. Le village compte aussi deux églises, car Grecs et Turcs cohabitèrent longtemps à Sirince. Des maisonnettes sont transformées en pansiyons, d’autres menacent de tomber en ruine. En montant la rue dallée de pierres sèches, on débouche sur une place entourée de boutiques, où vins de pays, huiles de noisette, de coton, ou même d’opium, cohabitent avec les éternelles contrefaçons. Parfaitement indifférent au défilé des touristes, attablé sous un arbre, un vieillard aux superbes moustaches en guidon de vélo se désaltère en buvant l’indispensable çay, le thé, dans un petit verre. La boutique de Zeki l’antiquaire se trouve juste à côté. Il vous montrera peut-être le livret militaire et les photos jaunies de son grand-père, parti faire une guerre oubliée. Malgré les touristes, Sirince est bien un village chargé d’histoire.