Ouverture à la concurrence : en Centre-Val de Loire, l’opposition monte au créneau
En Centre-Val de Loire, l’une des trois régions dont le réseau ferroviaire n’est pas encore ouvert à la concurrence, l’opposition demande une « mission d’information » pour s’assurer que l’exécutif s’y prépare correctement.
Rien ne sert de courir, il faut partir à point. Si le Centre-Val de Loire, tout comme la Bretagne et l’Occitanie, avait choisi de ne pas anticiper l’ouverture de son réseau ferroviaire à la concurrence, il lui faut désormais se mêler aux revendications de l’opposition. Dans la région d’Orléans, le débat s’anime entre l’exécutif – mené par la gauche – et l’opposition – centriste et de droite. Les premiers ont prolongé, en 2022, une convention donnant l’exclusivité à la SNCF sur leur réseau régional.
Mission d’information
Les seconds tempêtent. Menés notamment par Marc Fesneau, président du groupe centriste du conseil régional, et Nicolas Forissier, qui conduit, lui, les Républicains, ils ont demandé la mise sur pied d’une mission d’information et d’évaluation dédiée à l’avenir du service public de transport ferroviaire.
L’objectif : s’assurer que l’exécutif régional travaille « réellement » à l’ouverture à la concurrence du réseau TER. L’opposition s’inquiète de voir le sujet repoussé, de telle manière qu’en 2031, elle ne se retrouve dépassée par un tel changement. L’exécutif demeure quant à lui serein, et assure que la collectivité sera prête pour accueillir la future concurrence.
Densification des lignes
Philippe Fournié, vice-président délégué aux transports de la région, préfère voir les améliorations du service actuel. Cité par nos confrères de La Tribune, il rappelle que la politique des transports du Centre-Val de Loire « ne se joue pas uniquement sur la question de la concurrence », mais « sur le développement de l’offre ferroviaire à l’échelle du territoire ». Il met ainsi en avant une « densification des lignes » – de fait, la fréquence des liaisons quotidiennes entre Loches et Tours a doublé depuis quelques années.
Pour autant, l’exécutif ne refuse pas l’ouverture à la concurrence. Elle ne représente juste pas la priorité immédiate de la majorité de gauche. Quoi qu’il en soit, la mission d’information et d’évaluation demandée par l’opposition ne lui permettra pas de revenir sur la décision de 2022. La convention avec SNCF Voyageurs court jusqu’à fin 2031, et ne peut être rompue unilatéralement par la région.
Offre augmentée ?
L’objectif ici est ainsi de s’assurer que la région prépare activement cette transition. Plébiscitée par les partis à droite de l’échiquier, elle deviendra obligatoire en 2032. En attendant, certaines régions s’y essaient. Avec des réussites – les Pays de la Loire annoncent une baisse de 20% des subventions publiques, pour une offre augmentée, tandis que la région PACA voit son offre doubler sur les lignes réattribuées.
Et des craintes – cette même région a connu des difficultés lors de l’ouverture à la concurrence, notamment liées au transfert du personnel et du matériel. Les syndicats de cheminot pointent quant à eux des risques de dégradation des conditions de travail et de service sur le long terme, notamment en raison d’une concentration de l’offre sur les lignes à fort potentiel commercial… et d’un abandon de celles à faible affluence.