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L’édito de Dominique Gobert : transport aérien français, donnez, donnez…

A entendre la communication (euphémisme ?) de nos gouvernants, les incohérences et incompréhensions qui en découlent, on se dit, que, finalement, on n’est pas encore sortis de l’auberge. Et pour l’été, c’est pas la peine de rêver, comme dirait Dame Moncond’huy…

Mais bon, pour l’instant, on vaccine… même si les doses sont distribuées au compte-goutte. L’important, finalement, c’est de se rassurer, ça ne coûte pas cher.

C’est comme Air Caraïbes/French Bee, à qui cela commence à coûter bonbon, tout ça. Et pourtant, au début de crise, Jean-Paul Dubreuil, sympathique président du Groupe propriétaire de la compagnie, avait affirmé que « lui, il ne voulait pas d’argent de l’Etat… ». Il voulait cependant, ce qui est normal, pouvoir se livrer sur son secteur à une concurrence loyale.

Seulement, « loyal » et « concurrence », par les temps qui courent, ce n’est pas vraiment ça. D’autant que la tentative d’alliance entre Air Caraïbes et le Groupe CGM-CMA semble avoir bien foiré… même si du coté d’Air Caraïbes, Marc Rochet, bon soldat de Dubreuil, minimise cet échec en indiquant que ce n’était pas « la priorité » et que les discussions se poursuivaient « sans être intenses ».

Curieux, chaque fois que Dubreuil tente une alliance ou une acquisition, du moins dans le transport, ça foire souvent. A croire que l’homme entend tout contrôler… sans nécessairement débourser le prix. Qui saura ?

Dominique Gobert, éditorialiste

Toujours est-il qu’Air Caraïbes, comme le rapporte notre confrère de La Tribune, entend aussi profiter de la manne de l’Etat « parce que nous avons subi quelque chose d’exceptionnel et parce que nous subissons les conséquences de mesures qu’il a prises ».

Oui, c’est vrai, mais surtout parce que, après tout, Air France vient (ou va) recevoir quelques milliards dont le remboursement n’est et ne sera pas à l’ordre du jour.

C’est également vrai pour le concurrent peu apprécié, Corsair, lequel a été sauvé de justesse, grâce à l’Etat.

Et qu’Air Austral, n’en doutons point, va aussi bénéficier d’une « aide » également venue de l’argent public. Egalité, comme ont dit, mais c’est juste. Mais une fois que cette crise sera enfin passée, les joueurs vont se retrouver tous sur les mêmes routes et ça risque, une fois de plus, de devenir la foire d’empoigne.

En revanche, et ça, c’est toujours la valse des incohérences, voilà quand même que l’Etat « donne » (ou prête ») d’une main pour reprendre de l’autre…

Mais oui, mais oui, il ne faut jamais oublier que cette bonne DGAC, la Haute autorité de l’aviation civile française, veille au grain. C’est d’ailleurs cette même DGAC qui veille très jalousement sur ces contrôleurs aériens qui « grèvent » à ne plus savoir. Vous me direz, durant un an, ils n’ont pas eu l’occasion….

Mais donc, cette bonne vieille institution, dans un grand élan de panique, vient de s’apercevoir que ses comptes n’étaient pas brillants.

Qu’à cela ne tienne, on va trouver une ruse pour récupérer un peu de monnaie. Et ça n’a pas trainé, comme le révèle mon ami Baroux dans sa chronique de DéplacementsPros, je le cite : « La DGAC va réclamer aux compagnies aériennes une compensation pour des services de sûreté qui n’ont pas été rendus pour la bonne et excellente raison que les avions étaient cloués au sol. (…) La DGAC réclame maintenant aux transporteurs pas moins de 550 millions d’euros pour compenser cette perte ».

Pour une taxe dite « de sureté » qui devrait incomber uniquement aux services de l’Etat…

Tiens, au fait, notre bon ministre Djebbari, celui qui n’a jamais le temps de répondre à la presse professionnelle, n’a-t-il pas travaillé (euphémisme ?) à la DGAC ?

Question subsidiaire, qui va rembourser aux agences de voyages les vols annulés?

On vit une époque formidable !

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