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L’édito de Dominique Gobert : faute de grives, mangeons du merle !

Si dans les aéroports parisiens, c’est la grosse pagaille, due principalement à des grèves et surtout une pénurie de personnels, les autres secteurs du tourisme sont également affectés. L’hôtellerie et la restauration notamment.

C’est un fait : cette satanée crise sanitaire a causé des dommages « regrettables » dans tous les secteurs du tourisme. Y compris dans les agences de voyages qui, malgré la reprise, peinent encore à retrouver leurs collaborateurs « d’avant ».

ADP, sans doute soucieux de préserver des marges démentes, rechigne malgré tout à retrouver son personnel et encore plus à abaisser certaines taxes, ce qui provoque, bien évidemment, l’ire des syndicats qui voient leurs adhérents surchargés de boulot sans pour autant bénéficier d’une « rémunération en conséquence ». Dommage, c’est encore le passager qui trinque, de même d’ailleurs que les transporteurs. Madame Rigail, patronne d’Air France, aura beau s’excuser, le mal est fait…

Autre secteur particulièrement touché par ce manque de personnel, l’hôtellerie-restauration. Le problème est particulièrement crucial, surtout en période de grands congés. Un certain nombre d’entreprises ont d’ailleurs, c’est une triste réalité, été obligées de fermer leurs portes.

Dominique Gobert, éditorialiste

Signe des temps sans doute, les salariés de cette industrie ne trouvent plus d’attrait à exercer ce métier : pas assez de temps « libre », peu ou pas de congés, travail décalé…

Que faire, à part motiver financièrement ces catégories de travailleurs ? A condition, bien sûr, que ces entreprises puissent fournir un effort de rémunération, ce qui n’est pas toujours évident pour ces PME et TPE, confrontées, elles aussi, à une inflation galopante et à une augmentation des matières premières ?

En France, c’est une réalité, nous n’avons pas de pétrole, mais on a des idées. Roland Héguy, mon ami le Basque Tonitruant, patron de l’UMIH (Union des Métiers de l’Industrie Hôtelière), a donc décidé de se tourner vers de la main d’œuvre étrangère, notamment tunisienne.

Il est vrai que dans ce pays, les personnels hôteliers sont particulièrement bien formés et surtout, sont avides de travailler.

Comme la France et la Tunisie ont signé en 2008, un « accord-cadre », pourquoi, effectivement, ne pas favoriser les relations entre les deux pays en matière d’emploi ?

C’est ce qui a été fait, puisque le 29 juin dernier, l’UMIH et l’Agence Nationale pour l’Emploi et le Travail Indépendant (ANETI) tunisienne ont signé une Convention cadre de Partenariat, relative au recrutement de la main d’œuvre dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration.

Ainsi, au terme de cette convention, le travailleur tunisien du secteur, désireux de travailler dans des établissements français pourra postuler pour un emploi en France, dûment rémunéré selon les dispositions françaises.

Bien évidemment, certains vont s’insurger, clamer haut et fort qu’engager des travailleurs étrangers, même pas européens, c’est pas normal…

Eh bien, si, c’est normal, c’est même bien. D’abord, parce que c’est un exemple de solidarité entre pays « riches » et pays moins favorisés. De plus, faut-il laisser crever nos entreprises parce que nos propres salariés ne veulent pas subir certaines contraintes ?

La question est posée. L’UMIH y a répondu… Et c’est gagnant-gagnant !

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