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L’édito de Dominique Gobert : Corsair, tel le phénix ?

Allez, une semaine en demi-teinte, un couvre-feu dont on espère l’ouvre-feu rempli de succès, mais quelques raisons d’espérer. En tout cas, pour Corsair, c’est un bon signe… Et pour le tourisme en général, jamais ce secteur n’aura été l’objet de tant d’attentions…

La nouvelle, qui n’était pas un secret depuis quelques semaines, dont je vous confirmais la bonne avancée pas plus tard que la semaine dernière, est enfin tombée.

Corsair devrait être sauvée d’ici la fin de l’année. Certains professionnels du tourisme, qui suivent le dossier depuis le début, n’hésitent pas à le dire. Et il semble que désormais, la finalisation du nouvel actionnariat ne soit plus que de la « routine », puisque tout le monde semble d’accord.

Tout n’est cependant pas encore finalisé. Si du côté du Consortium, monté en partenariat avec la région et ses collectivités, on semble enfin « réuni », on espère encore que l’Etat tiendra ses promesses… et que TUI, qui détient encore 27% de l’actionnariat, n’aura pas de velléités de dernière minute…

Ce qui, en coulisses, ne semble pas être le cas. Bien au contraire même, TUI Group serait certainement très content de se « débarrasser » de cette compagnie dont il n’aura jamais compris (pas plus d’ailleurs qu’il n’aura compris le tour-operating en France) le potentiel. TUI serait même prêt à céder ses 27% d’actions pour une somme très symbolique. Quant à Éric Kourry -qui avait fondé Air Caraïbes-, quelle belle revanche, après ses démêlées judiciaires lors de la vente de cette même Air Caraïbes au Groupe Dubreuil. Car, si tout se passe comme prévu, la concurrence entre l’Europe et les régions d’outre-mer risque de devenir, une fois l’ordre sanitaire rétabli, féroce et sans aucun état d’âme.

Dominique Gobert, éditorialiste

D’autant que, si mes calculs sont exacts, Corsair devrait pouvoir dégager rapidement un capital d’environ 200 millions d’euros, entre la vente de ses vieux (mais ô combien sympas 747), la participation de l’Etat (100 briques) et la mise au pot du Consortium de Koury.

En somme, une jolie opération, un peu sur le modèle d’Air Austral… Reste maintenant pour Pascal de Izaguirre, le Basque Bondissant, à justifier de son implication dans le processus, en se méfiant cependant de ne pas être trahi par les siens…

Et comme nous sommes en fin de semaine, que c’est le moment de mes réflexions hebdomadaires, je ne peux m’empêcher, avec une certaine jubilation, de constater que cette épouvantable crise sanitaire aura eu au moins l’avantage de faire monter le secteur du tourisme dans les « grands secteurs de l’économie française ».

Alors qu’il y a seulement quelques années, ce secteur était considéré comme quantité négligeable par nos pouvoirs publics, voilà maintenant que nos même politiques se réveillent et cherchent absolument à marquer de leur empreinte (parfois pas très sympathique) le renouveau et la défense de notre marché.

A tel point d’ailleurs que cela en devient parfois pathétique. Ainsi, j’observe avec une émotion certaine les grandes manœuvres entreprises par une députée, ancienne professionnelle du tourisme, qui aura tout fait pour devenir ministre du Tourisme. Elle le clamait d’ailleurs à qui voulait l’entendre, juste avant l’annonce du remaniement ministériel…. Mais elle arrive encore à séduire ce réseau d’indépendants, ce Cediv que j’aime bien mais qui se trompe de champion. Et, de grâce les amis, quand vous êtes reçus par le Premier ministre, essayez d’avoir un discours cohérent, évitez le populisme à outrance. Mais ce que j’en dis…

Je remarque également l’apparition de Madame Goulet, sénatrice de l’Orne, que je connais bien, laquelle commence à multiplier les rencontres avec les professionnels. C’est bien, mais je crois que, maintenant que les relations entre Bruno Le Maire et Jean-Baptiste Lemoyne sont enfin apaisées, la priorité est à laisser travailler ceux qui sont aux commandes.

Je sais bien qu’en période de crise, chacun veut tirer son épingle du jeu…

Mais est-ce bien raisonnable ?

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