Le gouvernement va-t-il interdire les vacances sans enfants ?
Le gouvernement convoque plusieurs fédérations du tourisme pour évoquer les offres « sans enfants » contre lesquelles il est vent debout.
Les enfants ne seraient-ils plus les bienvenues en vacances avec leurs parents ? Face à la recrudescence des offres d’hôtels, campings et restaurants « sans enfants », le gouvernement a décidé de réunir le tourisme français.
Une table ronde est ainsi prévue à 14h30 autour de la haute commissaire à l’enfance, Sarah El Haïry. Seront présents des représentants de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA), de la Fédération nationale des résidences de Tourisme (FNRT), de l’Association nationale des élus des territoires touristiques (Anett), de l’Union nationale pour la promotion de la location de vacances (UNPLV), d’Airbnb, de la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV) et l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih).
Le « confort des adultes » au détriment du « bien-être » des enfants
« Je suis assez effrayée, et je pèse mes mots, du développement de mouvements, d’espace no kids, où les enfants ne sont plus les bienvenus, où les enfants sont invisibilisés, voire interdits », expliquait Sarah El Haïry mi-mai lors de la présentation d’un rapport « Comment va la vie des enfants à l’ère numérique ? » à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à Paris.
Ce phénomène « privilégie le confort des adultes, au détriment de l’inclusion et le bien-être des plus jeunes », selon elle. En France, les offres commerciales adults only sont pour l’heure limitées. Selon les Entreprises du Voyage, elles représentaient environ 3% de l’offre en 2024 « à vue de nez ».
Loin d’être nouvelle, la question de la place des enfants dans la société agite le débat public en France. La Fédération française des entreprises de crèches interpelle régulièrement les parlementaires pour qu’ils créent « un droit des enfants à faire du bruit ».
Plusieurs initiatives déjà lancées
Au printemps 2024, un rapport remis à Emmanuel Macron appelait, lui, le chef de l’Etat à « peupler » l’espace public d’alternatives aux écrans pour les enfants. L’objectif ? « Redonner à ces derniers toute leur place, y compris bruyante ». « On ne peut pas accepter que certains décident de ne plus de ne plus supporter telle ou telle partie de la population. En l’occurrence les enfants. Et que la société s’organise autour de ces intolérances », estime la sénatrice PS Laurence Rossignol.
« Les enfants ne sont pas une nuisance », martèle l’élue. Elle a même déposé une proposition de loi visant à « reconnaître la minorité comme un facteur de discrimination afin de promouvoir une société ouverte aux enfants. C’est très bien que Sarah El Haïry se saisisse du sujet. Mais maintenant il faut aller plus loin, il faut que le camp présidentiel inscrive cette question à l’ordre du jour » parlementaire.
Aux États-Unis, les produits adults only sont bien implantés, notamment dans le secteur des croisières, resorts et hôtels de luxe. Avec leurs lots de polémiques. Mais, outre-Atlantique comme ailleurs, aucun pays n’interdit strictement la mise en avant de ces produits.
Dans le tourisme, plusieurs initiatives ont été lancés afin de réduire les éventuelles frictions entre les voyageurs et les enfants. En 2019, Japan Airlines proposait ainsi propose de réserver un siège loin des passagers déjà enregistrés et âgés de moins de 2 ans, au moment de l’enregistrement.
Je peux comprendre le souci de vouloir assurer le plus grand nombre possible de lieux d’accueil pour les enfants. Mais il ne faut pas pour autant interdire que des établissements hôteliers et/ou chambres d’hôtes p.ex. n’acceptent pas les bébés ni/ou les jeunes enfants.
Il y a plus de 95% des séjours qui acceptent ceux-ci. Pourquoi imposer aux moins de 5% des établissements d’accepter tous les enfants ? On en arrive à nouveau à une forme de dictature qui exclut toute discrimination, que ce soit pour des raisons de sécurité et/ou d’aménagement des lieux, de confort pour les autres occupants, d’encadrement, …
Les personnes qui recherchent des établissements « adult only » risquent alors de choisir d’autres pays et de bouder la France.
Il est illusoire, pour ne pas oser dire tyrannique, de vouloir imposer une accessibilité pour tous partout, quels que soient la taille, les aménagements intérieurs et extérieurs, mais aussi les choix de clientèles de l’établissement.
Que nos décideurs politiques ouvrent un peu plus les yeux et cessent de vouloir imposer une France et/ou une Europe exemplaire sans s’assurer que les autres pays font de même et qu’on ne crée pas une vraie concurrence inégale au détriment de l’économie française et/ou européenne !