La SNCF enregistre un bénéfice de 1,6 milliard d’euros en 2024
La compagnie ferroviaire affiche des résultats bénéficiaires pour la quatrième année consécutive. C’est aussi le symbole d’un mode de transport qui séduit, avec des trains souvent pleins.
La SNCF « a enclenché le cercle vertueux de la croissance rentable », s’est félicité Jean-Pierre Farandou, PDG du groupe SNCF, à l’occasion de la présentation du bilan 2024. « Le contrat avec l’Etat a été respecté, nous avons durablement remis cette entreprise dans le vert », a-t-il ajouté, alors qu’il s’apprête à céder les rênes d’un groupe qu’il pilote depuis cinq ans.
L’an passé, la SNCF enregistre ainsi un bénéfice de 1,6 milliard d’euros, meilleur qu’en 2023 (1,3 milliard d’euros) mais moins bon qu’en 2022 (2,4 milliards d’euros). Le chiffre d’affaires atteint 43,4 milliards d’euros dans le même temps, en progression de 4,8% versus 2023. La dette nette, 24,8 milliards d’euros.
Un 4e exercice dans le vert
« Nous sommes bénéficiaires pour la quatrième année consécutive, ce qui nous permet d’investir 10,8 milliards d’euros dans le réseau ferroviaire français », a complété Laurent Trevisani, directeur général délégué stratégie finances de la SNCF. Ces investissements sont fléchés vers les infrastructures et les trains.
« Les résultats sont satisfaisants malgré la conjoncture économique », estime-t-il. Pour lui, cette « performance » vient aussi récompenser la stratégie de « diversification » du portefeuille d’activités. En France, mais aussi à l’international.
Au niveau du chiffre d’affaires, la croissance 2024 est tirée par les activités voyageurs, grâce à une hausse du trafic (+5,8% pour SNCF Voyageurs, +9,6% pour Keolis). Toutefois, l’activité TGV ressort moins rentable. « Nous avons pris la décision de ne pas répercuter la totalité de la hausse de nos charges dans les prix » des TGV » justifie Laurent Trevisani. « Ce qui explique la baisse de 100 millions d’euros de l’Ebitda de SNCF Voyageurs. »
Un réseau à entretenir
La croissance rentable va-t-elle se poursuivre ? Jean-Pierre Farandou l’espère, tout en évoquant des conditions et des réserves. A commencer par « l’état du réseau ferroviaire français ».
« Ce réseau va mieux, mais on n’y est pas encore », relève-t-il. « Il faut monter à 4,5 milliards d’euros d’investissement par an, à partir de 2028 », « il manque un milliard d’euros ». A défaut, le PDG estime que la France s’exposerait à des « problèmes techniques » et entrerait alors dans une spirale négative ».
Naturellement, la SNCF fait aussi face à une concurrence croissante, notamment celle exercée par la Renfe espagnole et l’italien Trenitalia sur des liaisons à grande vitesse.
« La concurrence est arrivée dans ce pays et va s’accroître dans les années à venir. Je prends très au sérieux l’arrivée de Proxima » avec Rachel Picard (ex-SNCF) aux commandes. Et Jean-Pierre Farandou de rappeler qu’il souhaite d’ailleurs un système pour que la contrainte de l’aménagement du territoire (avec des lignes déficitaires) soit partagée par les concurrents.
Perspectives 2025
S’agissant des perspectives, les ventes de la SNCF sont en avance sur les deux premiers mois de 2025 versus 2024.
« Nous n’avons pas de signaux de baisse de la fréquentation voyageurs, en TGV, en TER, en Transilien, en Intercités. Les ventes tiennent bon. » Par contre, le transport de marchandises semble pâtir d’un contexte international compliqué.
A ceux qui estiment la SNCF trop chère, le patron de la SNCF répond que la carte Avantages, achetée par 5 millions de Français, permet aux usagers d’optimiser leur budget, pour voyager seuls ou en famille.
S’agissant des rames du TGV M, initialement prévues pour les Jeux olympiques, elles devraient effectuer leur baptême commercial début 2026. Cette nouvelle génération de trains à grande vitesse a pris du retard, au niveau de sa conception chez Alstom.
SNCF Voyageurs représente moins de 50% de l’activité
