La restructuration d’Air Austral porte ses fruits
La compagnie a publié un résultat d’exploitation positif de près de 10 millions d’euros à l'issue du premier semestre clos au 30 septembre dernier, contre une perte de 20 millions l'an dernier.
Air Austral devrait terminer l’année à l’équilibre, a confirmé ce 4 novembre le Pdg de la compagnie Marie-Joseph Malé. Un an et demi après le départ Gérard Ethève, la restructuration semble porter ses fruits.
Pour le premier semestre 2013/2014 clos au 30 septembre, Air Austral a publié un résultat d’exploitation positif à 9,27 millions d’euros, contre une perte de près de 20 millions l’an dernier à la même période. Le chiffre d’affaires a baissé de 2% à 186 millions d’euros sur la période, mais les charges d’exploitation ont diminué de 16% à 176 millions d’euros.
Hausse du trafic et du taux de remplissage
Le trafic passagers, sur le long-courrier, augmente de 4% à 115 millions, pour une hausse de l’offre de 2%. "Nous avons constaté une baisse de la recette unitaire, notamment à cause d’un recul de la demande sur les classes avant. Mais cela a été compensé par une hausse du trafic et du taux de remplissage", explique Marie-Joseph Malé. Sur le réseau régional, le trafic progresse de 8% malgré une baisse de capacité de 5%.
"Ce sont de très bon résultats compte tenu du contexte. Le plan de restructuration a porté ses fruits", estime Marie-Joseph Malé. La compagnie, qui a perdu 180 millions d’euros en trois ans, a dû être recapitalisée par la Sematra (dont l'actionnaire majoritaire est le conseil régional), l’an dernier. Suite à un audit du cabinet Deloitte, un plan de restructuration avait été mis en place.
Arrêt des liaisons vers la province
Depuis, Air Austral a supprimé ses dessertes de la Réunion depuis les villes de province (qui lui faisaient perdre 21 millions d’euros par an) ainsi que celles de Sydney et des Syechelles, et a positionné des appareils plus petits sur Bangkok. Elle loue également un Boeing 777 près de 8 mois par an à Garuda pour les pèlerinages.
Elle a aussi renégocié ses principaux contrats avec des économies réalisées d’environ 7,5 millions d’euros sur les 10 millions prévus. Enfin, 55 PNC en CDD n’ont pas été reconduits et un PSE concernant 17 pilotes a été mis en œuvre.
Dans les projets à suivre, la compagnie discute actuellement avec Airbus sur la commande de deux A380 passée par la précédente équipe dirigeante. "Lorsque je suis arrivé, je n’ai pas trouvé d’études montrant la pertinence de la création d’une filiale avec des appareils hyper densifiés qui ferait concurrence à la compagnie sur les mêmes ligne", rappelle Marie-Joseph Malé.
Si l’"option de deux A380 à 824 siège est annulé", le détail des négociations avec Airbus, "en cours" ne peuvent être dévoilés par la direction. Une question à plusieurs millions d’euros.
