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La norme RGAA : un enjeu d’accessibilité pour le tourisme en ligne

Lors de la dernière édition de leurs « Mardis du digital », les Entreprises du Voyage ont décrypté la norme RGAA, grâce à Maxime Dray, consultant en numérique.

Le Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité (RGAA) s’impose progressivement comme un standard incontournable dans le paysage numérique français. Cette norme, qui découle de la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances, vise à rendre les sites web et applications mobiles accessibles à tous les utilisateurs, y compris aux personnes en situation de handicap.

Depuis 2019, avec la mise en place de la version 4 du RGAA, les obligations se sont précisées et renforcées. Les organismes publics sont tenus de s’y conformer, mais le secteur privé n’est pas en reste, notamment pour les entreprises réalisant un chiffre d’affaires annuel supérieur à 250 millions d’euros.

Voté par le Parlement européen en 2019, l’Acte Européen sur l’Accessibilité (EAA) entrera en vigueur le 28 juin 2025, introduisant des normes d’accessibilité uniformes à travers l’UE. L’EAA imposera une portée plus large et des contrôles plus stricts, poussant les entreprises à adopter des pratiques d’accessibilité dès la conception pour éviter les sanctions.

Critères techniques précis

Le RGAA repose sur 106 critères répartis en 13 thématiques, allant de l’organisation des pages web à la consultation des contenus multimédias. Pour les sites de tourisme, certains points sont particulièrement critiques :

  • L’accessibilité des systèmes de réservation en ligne
  • La description détaillée et accessible des hébergements et activités
  • L’adaptation des contenus visuels (photos de destinations, visites virtuelles)
  • La compatibilité avec les technologies d’assistance (lecteurs d’écran, etc.)

Impulsion gouvernementale

Cette dynamique s’inscrit également dans un contexte politique favorable. Récemment, la ministre déléguée au Tourisme, Nathalie Delattre, a fait de l’accessibilité l’une des priorités de sa feuille de route. « J’appelle tous les acteurs du secteur à s’engager dans la démarche de labellisation », avait-elle insisté lors d’une rencontre avec la presse, le 11 février 2025.

Atout France, l’agence de développement touristique de la France, a également renforcé son engagement sur cette thématique en lançant plusieurs initiatives sous la bannière « Tourisme et Handicap ». L’agence recense référentiels et procédures de labellisation sur son site web, à destination des professionnels.

Pour les acteurs du secteur touristique, l’enjeu est ainsi double : respecter les obligations légales et ne pas se priver d’une clientèle importante. Selon les données de l’INSEE, environ 12 millions de Français déclarent avoir une forme de handicap, ce qui représente près de 18% de la population.

Adaptation progressive

La mise en conformité représente un investissement non négligeable. Son montant peut varier, selon plusieurs facteurs : la taille et la complexité du site existant, son niveau d’accessibilité initial, et l’ampleur des modifications nécessaires.

Selon Maxime Dray, les coûts peuvent inclure l’audit initial, la formation des équipes, les modifications techniques, et les tests avec des utilisateurs en situation de handicap. À cela s’ajoutent les coûts de maintenance pour assurer une conformité durable, notamment lors des mises à jour du site. Mais un site accessible est aussi un site mieux référencé, plus performant et offrant une meilleure expérience utilisateur pour tous.

Des sanctions en cas de non-conformité

Le non-respect des obligations d’accessibilité peut entraîner des sanctions financières pouvant atteindre 20 000 euros pour les entreprises concernées, selon les dispositions de la loi pour une République numérique. Une ordonnance de 2023 était également venue renforcer ces sanctions : le non-respect peut désormais entraîner des sanctions allant jusqu’à 50 000 euros pour les organismes publics, alors placés sous le joug de l’ARCOM.

 Au-delà de l’aspect punitif, c’est surtout l’image de marque qui peut être affectée, dans un secteur où l’inclusion devient un critère de choix pour de nombreux voyageurs.

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