Hvar

Pas facile d’être à la hauteur de sa réputation. Depuis quelques années, Hvar est présentée comme le Saint-Tropez croate. Un statut usurpé ! Certes, quelques yachts et voiliers de luxe sont amarrés le long de la promenade en attendant le rush de l’été, et la foule se presse sur la place centrale piétonne, éblouissante avec ses dalles de calcaire lustrées. Livrée aux terrasses de cafés, elle est dominée par une cathédrale dressant fièrement son clocher campanile, comme il se doit ! Sur le port, d’où partent les bateaux-taxi pour rejoindre les criques et plages de galets des îles voisines, quelques lieux à la mode attirent les people en goguette, à commencer par le Carpe Diem d’où s’échappe une musique techno. Mais dans les ruelles pentues, les boutiques Chanel ou Gucci n’ont pas encore remplacé les marchands de tee-shirts et de cartes postales. Tant mieux ! L’île saura-t-elle résister encore longtemps au chant des sirènes ? En fin de journée, lorsque le soleil se fait plus doux, la forteresse espagnole qui domine la petite ville mérite une attention particulière. Avant tout pour la vue sur la baie. Un panorama qui se mérite ! Il faut une demi-heure pour grimper, d’abord en empruntant des ruelles fleuries de bougainvillées, puis en traversant un odorant jardin botanique illuminé par les figuiers de barbarie. Mais gare ! leurs minuscules épines font endurer le martyr à quiconque voudrait cueillir leurs fleurs rouges.