Haïti : l’avenir du Club Coralia compromis

Après un week-end de manifestations et de violences, le calme ne semble pas revenir en Haïti, obligeant Boomerang Voyages, le seul opérateur de clubs à destination (sous la marque Coralia), à annuler les prochains départs prévus. « Pour l’instant, nous suivons les recommandations du Seto et aucun départ ne sera effectué avant, au moins, le 18 février. Je pense que la situation dépassera cette date… », regrette Philippe Sangouard, le directeur du voyagiste.

Les équipes de Boomerang restent pour l’instant sur place. « Nous aviserons rapidement, en fonction de l’évolution de la situation. C’est vraiment dommage pour la destination, qui a un potentiel énorme, avec une population adorable. Si cela ne se stabilise pas dans les 15 jours, je pense que nous arrêterons définitivement l’exploitation du Club Coralia pour cet hiver. D’autant plus que nous arrivons en fin de saison (fin mars, début avril) », précise Philippe Sangouard.

99% des clients choisissent une autre destination de la Caraïbe

Face à la montée des violences, le tour-opérateur a du redoubler d’ingéniosité pour évacuer la cinquantaine de clients présents à Haïti ce week-end. « Dès vendredi, nous avons monté une cellule de crise. Un avion a atterri à Port-au-Prince samedi matin, mais, les routes étant bloquées, le transfert jusqu’au club était impossible. Nous avons pu les héberger dans un bel hôtel 5* à quelques pas de l’aéroport », détaille le dirigeant.

Les clients qui devaient quitter le pays le dimanche ont séjourné dans le même hôtel, le tout, bien sûr, aux frais de Boomerang Voyages. « Nous avons également affrété un hélicoptère pour transférer les clients présents au club jusqu’à l’aéroport. Aujourd’hui, il nous reste quelques clients, qui partiront d’ici deux jours. La priorité, c’était de rapatrier les clients sur place ». Vols via les Antilles, via le Canada : toutes les possibilités sont envisagées par Boomerang.

Pour les autres, les alternatives, nombreuses dans les Caraïbes, se raréfient pendant la haute saison, et d’autant plus pendant les vacances scolaires. « La plupart de nos clients ont choisi d’autres destinations. Mais nous sommes en pleine saison, et la capacité hôtelière dans nos clubs comme les places dans les avions sont rares », explique Philippe Sangouard. République Dominicaine, Mexique, Curaçao : l’offre du voyagiste dans la région permet différentes façons de compenser l’annulation d’un voyage en Haïti. « Nous proposons aussi une annulation sans frais pour ceux qui le souhaitent », complète Philippe Sangouard.

Pour la destination, c’est un sacré coup dur. L’arrivée de Coralia, qui prenait la suite de Lookéa en Haïti, laissait entrevoir une continuité dans l’activité touristique locale.