France : « Airbnb, c’est l’ami des villages »
Alors que de nombreux maires bataillent contre l’essor des meublés touristiques, Fabrice Dalongeville, à la tête d’un village de l’Oise, défend Airbnb et son apport local.
Le vert, tendance de fond ? En tout cas, chez Airbnb, les vacances au vert ont le vent dans les voiles. Les séjours des Français à la campagne ont doublé en cinq ans, entre 2019 et 2024, indique la plateforme de meublés touristiques. Les familles s’en montrent particulièrement friandes.
Par ailleurs, 80% des voyageurs qui ont séjourné avec Airbnb à la campagne en 2024 sont français. Mieux : le leader des locations saisonnières affiche une hausse de 10% des réservations à la campagne effectuées par des Français en 2024 pour des séjours en 2025. Clément Eulry, directeur France d’Airbnb, évoque une forme « d’étouffement » au quotidien, qui donne envie de s’oxygéner en milieu rural. « Airbnb aide les Français à mieux respirer », explique-t-il.
Airbnb, l’ami d’un village de l’Oise
Le groupe a présenté ces chiffres à l’occasion d’une conférence de presse organisée à son siège parisien. Fabrice Dalongeville, maire d’Auger-Saint-Vincent (Oise), a témoigné pour étayer la tendance.
Fabrice Dalongeville n’est pas un élu comme les autres. L’édile est également hôte dans son village de l’Oise. Proche de Paris, sa commune de 540 habitants abrite 50 lits en meublés touristiques. « Airbnb, c’est l’ami des villages, martèle-t-il. Les habitants peuvent ainsi améliorer leurs fins de mois. » Ce qui représente à ses yeux « un vrai avantage pour les territoires ruraux » afin de convertir des excursionnistes en touristes, qui dorment sur place.
Fier aussi du jeune café citoyen qui « participe à vitalité du village », l’élu formule un seul regret : la taxe de séjour reste versée à la communauté de communes, puisqu’Auger-Saint-Vincent n’est pas une commune touristique.

Un acteur de la « dispersion touristique »
Son discours tranche avec des prises de position de grandes villes, qui cherchent à fortement réguler les locations saisonnières. Désormais, Paris, Marseille ou encore Avignon limitent à 90 le nombre de jours autorisés de location pour les résidences principales. La loi portée par la députée du Finistère Annaïg Le Meur (Renaissance), votée le 19 novembre 2024, leur a permis d’adopter cette mesure.
Dans ce contexte, pas étonnant qu’Airbnb redouble d’efforts pour défendre son modèle, arguments à l’appui. « Airbnb est présent dans 29 000 communes sur 36 000, complète Clément Eulry. C’est l’acteur numéro un de la dispersion touristique. » Environ un tiers des hébergements proposés sur Airbnb en France se situe en zone rurale.
Depuis dix ans, Airbnb s’est engagé à se développer à la campagne. Une impulsion largement portée, dès sa nomination, par Emmanuel Marill. Directeur France et Belgique d’Airbnb en 2016, il en est désormais le directeur Europe, Moyen-Orient et Afrique.
L’IA pour identifier les fêtards
A ceux qui craignent que des tribus de voyageurs gênent la tranquillité des locaux en milieu rural, pour des anniversaires par exemple, Clément Eulry est formel : « Les fêtes sont interdites sur Airbnb. Nous sommes la plateforme la plus engagée sur le sujet. »
Depuis 2022, le groupe californien les interdit effectivement dans les logements qu’il agrège, à l’échelle mondiale.
La plateforme utilise d’ailleurs l’intelligence artificielle pour identifier les profils de personnes ayant une propension à faire la fête. Quitte, ensuite, à refuser des demandes de réservation.