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ÉDITO. Voyages : les contradictions de l’Europe

Les signaux positifs se multiplient en vue de la reprise des voyages. Mais la France comme l’Europe peinent toujours à poser des garde-fous efficaces face à l’épidémie.

L’Espagne s’achemine vers la fin de l’état d’urgence sanitaire. La Grèce assouplit leurs conditions d’entrée. L’application TousAntiCovid se prépare à devenir un sésame du voyageur. Emmanuel Macron confirme une levée des restrictions en mai. Autant de signaux positifs qui promettent, enfin, des jours meilleurs pour l’industrie du voyage. Même si pour nombre de pays, la sortie de crise reste lointaine, ce qui conduit la France à mettre des garde-fous. Des garde-fous utiles, bien sûr, mais sont-ils vraiment efficaces ?

La quarantaine de 10 jours pour les voyageurs en provenance du Brésil, d’Argentine, du Chili, d’Afrique du Sud, mais aussi de Guyane entrera en vigueur « samedi matin », a annoncé Clément Beaune mardi 20 avril sur Franceinfo. « Le dispositif met quelques jours de plus à être mis en place, parce qu’il y a un travail juridique à finir », a expliqué le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes. Ce qui peut se comprendre, le Conseil d’Etat mettant son petit grain de sel dans le processus de décret.

Mais vu la longueur d’un tel dispositif, pourquoi ne pas avoir d’emblée inclus, dans les pays visés, l’Inde qui fait face à une explosion de la pandémie (plus de 200 000 nouveaux cas recensés chaque jour) ? La lutte contre la pandémie reste pourtant une course contre la montre. Le Royaume-Uni, lui, interdit les voyageurs venus d’Inde, sauf les résidents britanniques.

Après plus d’une année, le manque de coordination reste quasi total dans l’ouverture et la fermeture des frontières.

A l’épreuve des variants, la stratégie « tester-tracer-isoler » présente un autre trou dans la raquette : des voyageurs français peuvent arriver de Santiago de Chili ou de Buenos Aires par un pays de l’Union européenne. Puis, rejoindre la France en voiture, a justement fait remarquer FranceInfo à Clément Beaune, lors d’une interview ce matin. « Je regrette profondément, notamment pour des raisons sanitaires, que nous n’ayons pas de compétences communes pour prendre ce genre de décisions, le même jour la même heure, tous ensemble », a réagi le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes. C’est effectivement l’un des grands rendez-vous manqués de cette crise. Après plus d’une année, le manque de coordination et d’harmonisation reste quasi total dans l’ouverture et la fermeture des frontières.

Quant au certificat sanitaire européen, son déploiement tardif compromet, là aussi, sa légitimité à court terme, soit cet été. Espérons qu’il soit, en 2022, un véritable outil au service d’une mobilité vraiment contrôlée, cette fois sans trou dans la raquette.

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