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ÉDITO. Une injustice pour les stations de ski françaises

Le gouvernement ne donne toujours pas de visibilité aux acteurs de la montagne. Une posture qui, à plus d’un titre, demeure assez incompréhensible…

Les plus de 400 stations de ski d’Autriche ont pu rouvrir jeudi 24 décembre… deux jours avant le début d’un troisième confinement pour lutter contre la pandémie. Alors qu’hôtels, bars et restaurants ont gardé les portes closes, les locaux ont pu profiter des pistes de ski. La filière représente près de 3% du PIB de l’Autriche. Et le gouvernement considère que le ski, étant un sport de plein air, peut être pratiqué en toute sécurité si des précautions suffisantes sont prises. Du bon sens…

En France, le gouvernement Castex, ne semble pas de cet avis… Les acteurs de la montagne ont beau répéter qu’ils ont redoublé d’efforts pour mettre au point des protocoles sanitaires rigoureux, pas l’ombre d’une date d’ouverture pour les remontées mécaniques. Un point est prévu avec les professionnels de la montagne le 20 janvier, à deux semaines du début des vacances du mois de février. Sans visibilité, d’ici là, les Français ne réservent plus de séjours à la montagne pour les vacances de février. Vers une saison blanche ? Beaucoup le redoutent.

Face au risque sanitaire, ne faudrait-il pas mieux répartir les flux touristiques ?

Pendant ce temps, les Français se projettent bien davantage au soleil, encouragés par les messages de nombreux acteurs du voyage. La preuve, le Club Med ouvre la page d’accueil de son site sur une plage. « Votre hiver au soleil », nous promet la marque au trident, qui possède pourtant environ 15 resorts dans les Alpes. Dans l’attente de l’ouverture hypothétique des domaines skiables, le Club préfère vendre des séjours les pieds dans le sable plutôt que dans la neige.

Sans surprise, les Antilles ont d’ailleurs fait un carton pendant les fêtes. De nombreux voyageurs ont troqué leurs skis pour des serviettes de plage, dans ces îles sans couvre-feu où les restaurants restent ouverts. Selon le baromètre Orchestra pour L’Echo touristique, la Guadeloupe et la Martinique enregistrent des croissances de ventes importantes en décembre 2020, versus décembre 2019 (+63% et +20% respectivement). Réjouissons-nous de ces belles performances pour nos îles lointaines. Toutefois, ne faudrait-il pas mieux répartir les flux touristiques, entre les Antilles et la montagne chaussée de skis alpins, pendant les vacances de février ? Diluer les foules, c’est se donner la chance de diluer les risques de contacts et de mauvais respect des gestes barrières… Comme les acteurs de la montagne l’ont proposé, nous aurions pu envisager une ouverture partielle et graduelle. Une option qui ne les aurait pas laissés dans le brouillard total. D’autant plus qu’à la neige, où les restaurants et bars sont fermés, les risques de contagion ne semblent pas plus importants que dans les îles.

Autre point à retenir : en cas de pic de crise sanitaire, les capacités hospitalières des Dom-Tom risqueraient d’être vite saturées. D’après une infographie de Santé Publique publiée par BFM TV, la Guadeloupe et la Martinique comptent moins de 50 lits de réanimation chacune (contre 900 lits en Auvergne Rhône-Alpes). Or depuis les stations de montagne, des transferts de patients vers d’autres régions seraient plus faciles que depuis les Antilles françaises vers d’autres régions françaises. A méditer, non ?

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3 commentaires
  1. Adamkiewicz dit

    Bonjour,

    Avec des indicateurs retenus par l’exécutif : les taux de contamination et d’occupation des lits hospitaliers, la messe était dite dès la première annonce de la limitation de fonctionnement des remontées mécaniques (professionnels, athlètes de haut niveau et mineurs des ski-clubs restant autorisés).
    C’est 25 ans d’optimisation des politiques de santé (et de suppression des lits) dans les hôpitaux de proximité sur les territoires que l’on paye cash aujourd’hui au niveau économique.

    Et accessoirement, même si les professionnels avaient préparé des protocoles sérieux, présenter cela comme une injustice en prenant l’exemple de l’Autriche dont le modèle économique repose sur l’hôtellerie, parait « légèrement » décalée.
     » les locaux ont pu profiter des pistes de ski », aurait-il fallu réserver l’exclusivité des sites aux locaux ? Lesquels : les résidents permanents , les propriétaires, les touristes réguliers connus des professionnels ?

    N’oublions pas que la montagne communique depuis des années sur des chiffres de fréquentation partiels faisant croire qu’elles sont remplies à 80 à 100 % lors de certains périodes alors que c’est faux.
    En comptant les lits froids, les véritables niveaux oscillent entre 40 et 70 %…
    Vu de Paris cela apparait aussi comme des lieux de concentrations de populations importantes, sans évoquer les quelques clusters médiatisés l’année dernière.

    La Plagne, plus grande « station » du monde: 10 sites, 4 communes, 57 000 lits pour environ 30 000 visiteurs séjournants max en instantané en pleine saison …
    c’est à peu près la population de Périgueux…

    Centre hospitalier de Périgueux 1284 lits
    Centre hospitalier de Bourg St Maurice: 124 lits
    Centre hospitalier d’Aime La Plagne : Zéro il n’y a pas d’établissement
    Centre hospitalier de Moutiers: 103 lits

    S’il y a une injustice, où est-elle ? Qui a fermé les lits ? Qui n’a pas adapté les moyens aux territoires ?

    Bonne journée à défaut de bonne saison

  2. Anonyme dit

    Gouvernés par des buses, forcément.

  3. Berti dit

    bonjour
    pourquoi le lobbying de la montagne aurait il le droit a plus de faveur que les autres opérateurs et destinations, pour mémoire confinement 1 : 17/03, le gros de la saison était passé, cet été la montagne a travaillé et voudrait passer entre les gouttes cet hiver !!!!! égalité qd tu nous tiens, combien de lits occupés dans les hôpitaux dans la région + le flux naturel de l’hiver = saturation, le sujet est la, pourquoi vouloir le déplacer sur le terrain des mesures anti-covid sous prétexte que la montagne est au grand air, grand air que l’on massacre a coup de pylônes, de logements chauffés à 1500 mètres qui sont de véritables passoires écologiques, sans scrupules et ces gens n’ont à la bouche que le mot nature, mais c’est un fake
    il y a toujours une justice un jour, au lieu de corporatisme et de retour sans cesse en arrière, sans se réinventer, prenons comme une opportunité cette crise et construisons autre chose mais dur quand cette industrie est dirigée par des chibanis ( l’en fait partie) incapable de se réinventer…
    dommage mais juste, mais c’est un gros mot alors chuuuuuuuuuuuut, continuons à pleurer un peu alors que nous sommes hyper privilégié et l’oublions tout les jours, que se passe t il pour les gens aux Maldives, Maurice, Maroc etc. qui vivent du tourisme sans PGE, chômage partiel …. alors un peu de respect, le monde ne s’arrête pas à une saison…blanche
    BD

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