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Economie, inflation, voyage : ce qui nous attend en 2024, selon Emmanuel Lechypre

Comment se profilent l’économie française et l’inflation en 2024 ? Quelle est la place du voyage ? Lors du congrès Selectour en Jordanie, l’éditorialiste Emmanuel Lechypre a partagé ses prévisions et sa vision. Cassant, au passage, des idées reçues.

Emmanuel Lechypre, éditorialiste économique de BFM TV, s’est montré résolument optimiste. « J’ai plutôt de bonnes nouvelles à vous annoncer », a-t-il souligné en guise d’introduction lors du congrès Selectour à Amman. « De toutes les industries, c’est celle qui rend le moins con », a-t-il ajouté, faisant ainsi écho aux propos similaires de Laurent Magnin (ex-XL Airways). Un axiome qui lui a valu de nombreux applaudissements parmi les congressistes.

Au regard du contexte économique actuel, les Français vont-ils voyager ou épargner ? Emmanuel Lechypre s’est montré confiant en réponse à cette question posée par l’animateur François-Xavier Iznic. « Nous sortons d’années assez noires, et tout est en train de se mettre au vert. Les niveaux de rémunération ont augmenté, même si les classes moyennes en ont moins profité. (…) L’épargne est plus élevée qu’avant le Covid. Et il est frappant de voir que ce sont de plus en plus des projets à court terme qui sont privilégiés. » Ce qui n’était pas le cas vingt ans plus tôt, quand la possession matérielle l’emportait souvent sur le reste.

Le voyage, « un besoin vital »

« La crise a été un révélateur incroyable du statut du voyage dans vie des Français. » Autrement dit, dans la pyramide de Maslow qui hiérarchise les besoins des individus, le voyage aurait pris du galon. De manière structurelle, soit bien au-delà du « Revenge Travel ». Les dépenses pour les vacances et les voyages interviennent juste après les dépenses contraintes et d’ordre « technologique ». Les Français sacralisent ce budget, après les années de restrictions liées au Covid. « Je suis frappé de voir à quel point le voyage est un besoin vital. Le besoin de libertés et de découverte est tellement fort que les gens sont prêts à partir seuls. » Selon l’éditorialiste, le principal défi pour l’industrie du tourisme, c’est la mobilité verte, avec des coûts structurellement plus élevés.

S’agissant de la guerre Israël-Hamas, elle ne devrait pas avoir d’incidences significatives l’an prochain. « Tant que le pétrole n’est pas impacté, les marchés financiers s’en fichent. Le monde entier s’en fiche » au niveau économique. Un constat général que ne feront pas tous les professionnels du voyage. A l’heure actuelle, l’Egypte comme la Jordanie boivent la tasse en termes de prises de réservations.

Emmanuel Lechypre @Linda Lainé.

« On a mangé notre pain noir »

Du point de vue économique, comment se présente 2024 ? Même si la Banque centrale a augmenté ses taux d’intérêt, la France ne devrait pas entrer en récession. Bien que des entreprises observent un ralentissement des prises de commandes depuis la rentrée, un allongement des délais de paiement et des conditions d’accès au crédit plus difficiles, plusieurs indicateurs restent encourageants.

« Nous avions tous nourri des inquiétudes concernant les Prêts garantis par l’Etat et la capacité des entreprises à rembourser. Aujourd’hui, la plupart des entreprises les ont remboursés. Seulement 4% d’entre elles se demandent si elles vont pouvoir rembourser leur PGE. »

Côté consommation, « la situation des ménages va s’améliorer », ajoute Emmanuel Lechypre. « On a mangé notre pain noir. De belles années se dessinent. » La France s’achemine vers une trajectoire de croissance en France d’environ 0,8% l’an prochain, d’après l’OCDE. « L’inflation est derrière nous », avec une hausse des prix ramenée à « seulement » 2% ou 2,5%. Et une augmentation des salaires « qui vient des bons résultats des entreprises. »

Le logement et l’écologie, deux « bombes sociales »

Une épée de Damoclès plane toutefois au-dessus de la France, et même deux épées. Le logement et l’écologie représentent « les deux bombes sociales qui menacent 2024 ». La France fait face à « la plus grave crise du logement depuis les années 50 et l’appel de l’Abbé Pierre ». Un constat que ne niera pas Oxfam. L’ONG déclare que la question du logement incarne le «carburant de toutes les inégalités»

Emmanuel Lechypre identifie aussi 2024 comme une année inédite sur le plan du « paysage politique mondial ». Et pour cause, 20% de tous les pays du monde vont avoir des élections majeures. » De Taïwan aux Etats-Unis, en passant par l’Inde et la Commission européenne. Avec un mouvement de balancier plutôt « favorable à l’extrême-droite ». Et une hausse de +30% du nombre d’incidents diplomatiques dans les pays ou entre les pays, susceptibles d’encourager la fermeture de frontières…

Il a aussi été question d’immigration, laquelle « n’a que des effets positifs sur l’économie », ajoute l’éditorialiste. L’Institut Montaigne calcule d’ailleurs que « nous aurons besoin de deux millions d’immigrés supplémentaires », face au vieillissement de la population.

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