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Croisière : Marseille plaide pour des bateaux de 800 passagers au maximum

Nommé en février, Jean-Pierre Cochet a succédé à Laurent Lhardit à la présidence de l’Office de tourisme de Marseille. Il détaille sa stratégie.

Quelles sont les tendances de ce début d’année à Marseille ?

Jean-Pierre Cochet : La ville continue à bénéficier d’une conjonction favorable des grands événements, comme l’arrivée de la flamme olympique dans le Vieux Port en 2024, ou la Coupe du monde de rugby et la visite papale en 2023. Cette belle visibilité a généré des retombées touristiques importantes. Nous sommes toujours dans cette dynamique qui ne s’est pas épuisée.

Justement, en cette période post-JO, que pensez-vous de la décision de l’Office de tourisme de Paris de fermer ses points d’accueil physiques et de miser sur le tout digital ?

Jean-Pierre Cochet : J’ai le sentiment que le digital va encore progresser. L’idée n’est pas de renoncer au personnel de guichets physiques mais de les orienter différemment vers les visiteurs. Depuis deux ans, nous avons initié les opérations « hors les murs ». Ce sont des points d’information éphémères en dehors de nos bureaux de la Canebière, plus proches des lieux où se trouvent les visiteurs. En 2024, il y avait une soixantaine d’agents au Mucem, au Marégraphe, dans les calanques. Pendant les JO, ils étaient sur le Vieux Port, au vélodrome, à la gare Saint-Charles et à l’aéroport. Le but est également la mise en tourisme de la totalité de la ville, y compris les Quartiers Nord qui recèlent beaucoup de points d’intérêt. Cet été, nous allons poursuivre cette opération hors les murs vers les touristes, mais aussi vers les Marseillais. Par ailleurs, l’Office de tourisme se renforce en tant que producteur d’événements, comme le Kouss-kouss Festival ou Mars à Table, sur les ailes de saison.

En janvier, le maire de Nice, président de la métropole, a décidé d’interdire les grands bateaux de croisière à Villefranche-sur-Mer, puis a instauré des jauges. Quelle est la position actuelle de l’Office de tourisme de Marseille ?

Jean-Pierre Cochet : Nous ne sommes pas en capacité d’interdire les gros bateaux. Mais nous pensons que ce type de croisière constitue un mode de consommation touristique désuet, au niveau écologique et économique. La récente étude de la Clia sur les dépenses des passagers à Marseille est sujette à caution. Quant au futur branchement électrique à quai au terminal de croisières, il ne pourra pas servir à tous les bateaux en escale en même temps. Nous sommes plutôt favorables à des modèles de croisières alternatifs, avec des bateaux de 100 mètres de long et une jauge de 800 passagers maximum. Nous préférons accueillir moins de passagers, mais qui consomment davantage, mieux et plus longtemps à Marseille. Cela peut paraître élitiste mais cela protège les habitants des méfaits du tourisme de masse. Nous sommes d’ailleurs en phase de co-construction avec les croisiéristes au sein de notre Comité des Acteurs du Tourisme.

Que pouvez-vous nous dire sur ce Comité ?

Jean-Pierre Cochet : Il est officiellement créé aujourd’hui, mercredi 12 mars, et regroupe une centaine de professionnels et institutionnels. Ils formeront des groupes de travail sur des sujets pratiques, comme par exemple la défiscalisation des heures supplémentaires pour les saisonniers. Le secrétaire général est Stéphane Boumendil, qui vient de L’Union maritime et fluviale Marseille-Fos. Pour le moment, les compagnies de croisières ne sont pas conviées au Comité mais les discussions sont ouvertes sur la meilleure façon de travailler ensemble.

La mairie de Marseille a durci les conditions de locations de courte durée, type Airbnb. Pourquoi ?

Jean-Pierre Cochet : Dans certains quartiers, on entend plus les roues des valises que les gabians ! Le rapport définitif sera voté au Conseil municipal fin juin. Il va limiter à 90 jours les durées de locations des résidences principales en meublés touristiques. Ils représentent une concurrence déloyale avec les hôteliers, posent un problème de sécurité et empêchent l’accès à des logements à prix abordables.

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